Photo : Riad Par A. Lemili Comme l'a affirmé le coach algérien - son vœu était bien évidemment celui de tous les Algériens - son espérance a d'ores et déjà été exaucée par la présence de la sélection nationale au Mondial qui doit se dérouler en Afrique du sud. Doublement aussi parce que l'Algérie représentera autant le Maghreb que la nation arabe. C'est dire par voie de conséquence la mission, et surtout les défis, qu'est appelée à assumer la sélection nationale. N'est-ce pas d'ailleurs la raison essentielle qui a fait que la qualification algérienne a été saluée par nos voisins immédiats que sont les Marocains et les Tunisiens dont la rue, au vu des réactions prises à chaud après Khartoum, avec une sincérité réelle, a partagé toutes les émotions des nôtres? Autant dire donc que le pays doit se préparer à des sollicitations sur tous les plans, surtout sportives, car faire partie des 32 nations qualifiées à la compétition mondiale de juin prochain est plus qu'une carte de visite et un laisser-passer pour tous les témoignages de considération auxquels vont pratiquement être tenus tous les futurs partenaires étrangers. Il n'y a qu'à voir les autres réactions, celles rapportées par d'illustres titres de presse que sont le New York Times, le Sun, le Guardian ou encore Le Telegraph, sans négliger les médias de Slovénie, notre futur et premier adversaire. Quoi qu'il en soit, et même si depuis l'entame de l'année 2000 l'Algérie est plutôt vue sous un autre prisme, cette qualification pour l'Afrique du Sud, et plus particulièrement les conditions dans lesquelles elle a été obtenue, l'a propulsée sous les feux de la rampe, et la polarisation ou l'intérêt, même mitigés, qu'elle va susciter, voire qu'elle a déjà suscité, ne peuvent qu'être des arguments à prendre très au sérieux par les responsables algériens pour l'avenir. L'avenir immédiat, sommes nous tenus de souligner, celui des huit mois qui nous séparent du démarrage officiel de la compétition. Le coup d'éclat étant là, il ne s'agit plus que de le rentabiliser et pour cela il faudrait évidemment une somme d'imagination phénoménale qui pourrait être matérialisée par une véritable opération de conquête de l'opinion internationale. S'impose donc la nécessité d'une stratégie politique dans son acception la plus large.Tous les départements sectoriels, la société civile, les opérateurs économiques, les médias et notamment les boîtes de communication, de production indépendantes et/ou privées, les agences de voyages, et le monde artistique devraient sans désemparer et au plus tôt réfléchir à «vendre» l'image de l'Algérie, une Algérie nouvelle qui, renaissant progressivement de ses cendres politiquement et économiquement, s'est depuis une dizaine d'années replacée dans le concert des nations. Cette réalité s'est accompagnée durant la même période par une présence effective et surtout éclectique dans le domaine sportif, ce qui en soit est une véritable performance compte tenu de la conjoncture au cours de laquelle certains exploits ont été accomplis par les sportifs algériens et qui ont à juste titre permis au pays de ne pas tomber dans un assassin anonymat, sinon dans un oubli prémédité parfois, si ce n'est très souvent entretenu par d'autres pays qui ne lui pas voulu que du bien. Loin s'en faut. C'est donc là une revanche sur le destin et il appartient aux responsables algériens de pleinement saisir l'opportunité qui s'offre à la sélection nationale de football d'être aussi bien un ambassadeur de qualité que le porte drapeauégalement d'une nation qui n'a jamais douté de ses potentialités.