Les espoirs d'un cessez-le-feu en Syrie se sont amenuisés à 24 heures du délai fixé initialement à savoir le 10 avril. Ces espoirs se sont donc réduits un peu plus hier, après que le régime de Bachar al-Assad a affirmé, qu'il ne retirerait pas ses troupes comme prévu par le plan de l'ONU, à moins de disposer de «garanties écrites» des combattants rebelles, qu'il assimile à des «terroristes». Les insurgés ont renvoyé, pour leur part, la balle au régime. Ils se sont déclarés prêts à respecter le cessez-le-feu si Damas faisait autant. Ils ont dans ce même sillage affirmé qu'ils s'en remettaient à la communauté internationale. Ce dimanche, le colonel Riad al-Assaad - chef de l'Armée syrienne libre - avait réaffirmé être «engagé envers le plan Annan» tout en précisant que ses garanties étaient réservées à la communauté internationale, pas au régime. Selon les militants des droits de l'Homme syriens, les exigences de garanties écrites formulées par le régime ne sont qu'une nouvelle tactique dilatoire. «Le régime pensait que (d'ici le 10 avril), il reprendrait le contrôle des villes (rebelles). Comme ce n'est pas le cas, il essaie de gagner du temps», estime Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh). «Si le plan Annan ne marche pas, rien ne va marcher et la Syrie va plonger dans une longue guerre civile», a-t-il prévenu.Sur le terrain, les forces syriennes ont lancé hier, des offensives dans plusieurs régions du pays. Des opérations qui interviennent à la veille de la date butoir fixée par l'ONU pour un retrait de l'armée des villes, en vue d'un cessez-le-feu qui paraît de plus en plus compromis par de nouvelles exigences du régime de Bachar al-Assad. Dans un rapport publié hier, l'Organisation de défense des droits de l'Homme, Human Rights Watch (HRW), a accusé les forces et les milices du régime d'avoir mené au moins une centaine d'exécutions sommaires ces dernières semaines dans les seules provinces de Homs au centre du pays et d'Idleb au nord-ouest. Kofi Annan, qui s'est dit dimanche «choqué» par les violences de ces derniers jours en Syrie, est attendu aujourd'hui dans le sud de la Turquie pour visiter les camps de réfugiés syriens. Sur le plan international, Pékin, allié de Damas au même titre que Moscou, a exhorté les deux parties à respecter ses «engagements». L'ONU avait, rappelons-le, annoncé le 2 avril que Damas avait accepté le plan en six points de l'émissaire international Kofi Annan, qui l'oblige à retirer ses chars au plus tard mardi matin, préalable à un cessez-le-feu général prévu dans les 48 heures suivantes. G. H./Agences