Photo : Riad Par Amirouche Yazid L'année 2008 a été incontestablement celle de la plus forte demande en logement. Beaucoup d'Algériens rêvent inlassablement d'un appartement. La demande s'est accentuée au fur et à mesure que l'horizon 2009 se profilait. Une année pour laquelle les pouvoirs publics ont fait le serment de la livraison d'un million de logements. Un des engagements du président Bouteflika aux lendemains de sa réélection en 2004. Le rythme des travaux désespère les plus nécessiteux. Mais ce n'est pas tant la mollesse du rythme des chantiers qui décourage les Algériens en droit de bénéficier d'un toit. Il est vrai que tout retard dans la réalisation d'une nouvelle cité se répercute sur le bien-être des populations. Mais le favoritisme, les passe-droits et le clientélisme, ancrés dans les comportements quotidiens aussi bien de l'administration publique qu'au sein des opérateurs privés, ont fini décidemment par installer un sentiment de renoncement chez les nécessiteux. Les formules se sont multipliées, mais sans que cela profite à la classe moyenne dont le revenu ne permet pas d'accéder à ce facteur de stabilité sociale. Avec la mise en veilleuse de la formule AADL qui aura absorbé la forte demande, mais dont la livraison de nombreux sites reste toujours en attente, les chances d'acquérir un toit se sont amenuisées. D'où le recours d'une grande partie des familles algériennes à la location. Une procédure obligatoire, mais qui ruine considérablement leur pouvoir d'achat. La location d'appartement est également entachée de spéculation qui freine une baisse de tarifs, nonobstant la hausse de l'offre. Les statistiques illustrent le mal qui ronge le secteur de l'habitat. Le parc national compte, en effet, plus de 1 503 000 logements qui ne sont pas habités. Les familles nécessiteuses demeurent condamnées à espérer un appartement même avec la conviction que la machine administrative ne gratifie de cette aubaine que les nantis. Exclues, les bourses moyennes sont condamnées à attendre…