Les immeubles des anciens quartiers de la ville de Skikda, aux styles architecturaux haussmannien, andalou, mauresque ou italien, sont devenus une menace et un véritable casse-tête pour leurs occupants en raison de leur dégradation avancée. Leur délabrement est endémique à cause surtout de négligences en matière de restauration, soutiennent des résidents de ces constructions. Depuis quelque temps, les scènes de familles évacuant les immeubles à la suite d'effondrements de murs ou de cages d'escaliers sont de plus en plus fréquentes, surtout au centre-ville et au quartier «Napolitain», ce dernier ayant provoqué plusieurs décès, ces deux dernières années, à la suite d'effondrements. Selon les habitants, l'urgence d'une prise en charge sérieuse de ce problème devient «vitale», d'autant que de nombreuses familles restent exposées, surtout en période de pluies, aux dangers d'effondrement de ces immeubles qui sont dans un état de délabrement et de vétusté très avancés. Selon les services de la wilaya de Skikda, une cellule vient d'être mise en place avec pour mission d'assister le CTC (organisme public de contrôle des constructions) dans l'élaboration d'une expertise qui concernera «l'ensemble des vieilles constructions de l'ancienne ville». Le CTC «doit en conséquence se doter des moyens humains et matériels nécessaires afin de mener à bien cette mission, dans les délais les plus réduits et pour faire en sorte que le diagnostic soit le plus précis possible», indique-t-on à la wilaya. Une équipe d'ingénieurs expérimentés ayant déjà eu à travailler sur des sites menaçant ruine notamment, à Annaba et à Constantine, encadrera les opérations, en vue de «finaliser une étude qui constituera, pour les décideurs, un véritable tableau de bord susceptible de servir d'assise quant aux options de solutions à proposer pour prendre en charge l'ensemble du problème du vieux bâti dans toute sa complexité». Cette étude comportera quatre phases, à savoir : «pré-diagnostic et identification», «diagnostic», «remise des conclusions et des recommandations» et, enfin, «mise en œuvre dans le cadre du SIG (système d'information géographique)''. La mise en place de ce système sera accompagnée d'une étude sociale qui sera confiée à des bureaux d'études spécialisés et où l'on mentionnera la nature juridique de chaque immeuble et le nombre de ménages qui l'occupent, apprend-on de même source. Il se trouve toutefois que plusieurs études ont déjà été effectuées en 1994, puis actualisées en 1997, en 2000 et en 2007, au niveau du quartier «Napolitain», permettant de diagnostiquer quelque 200 constructions et d'établir un fichier des constructions menaçant ruine et celles nécessitant un confortement. Depuis lors, constate-t-on, la situation s'est aggravée en raison de l'absence de maintenance des immeubles qui n'ont bénéficié d'aucune opération de réhabilitation.