La crise mondiale aura un impact majeur sur les pays les plus pauvres et va accroître leurs besoins de financement de 25 milliards de dollars environ cette année, estime le Fonds monétaire international, Celui-ci a mis en garde, mardi, contre la possibilité d'une crise humanitaire qui toucherait les pays les plus pauvres, qui font face à la chute de l'économie mondiale.“J'exhorte les bailleurs de fonds à se montrer à la hauteur de l'enjeu, en apportant les financements nécessaires pour préserver les acquis obtenus (par les pays pauvres ces dernières années) au prix de tant d'efforts, et empêcher une crise humanitaire”, a affirmé le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn. Dans une étude publiée mardi, le FMI considère que ces pays sont exposés à une “troisième vague” de la crise, après celles qui ont touché les pays avancés puis les émergents. Selon les propos de Strauss-Kahn, “cela remet en question les progrès considérables accomplis par de nombreux pays à faible revenu au cours de la décennie écoulée, qui ont rehaussé leur croissance économique, fait reculer la pauvreté”. Le Fonds a identifié “22 pays à faible revenu qui font face aux problèmes de financement les plus graves”, leurs réserves de change étant tombées sous l'équivalent de trois mois d'importations. Ils sont confrontés, de plus, à une chute de la croissance (juste au-dessus de 4% cette année, contre 6% initialement prévu), de leurs exportations, des investissements étrangers sur leur sol, et des envois de fonds de leurs émigrés. Pour maintenir leurs réserves de change à un niveau prudent, ces pays, estime le FMI, auront besoin d'au moins 25 milliards de financements supplémentaires, et jusqu'à 140 milliards “si la croissance mondiale et les conditions de financement continuent de se détériorer”, ce qui doublerait le nombre de pays vulnérables.L'institution financière demande à la communauté internationale, dont les pays donateurs, d'augmenter son aide aux pays pauvres. Dans le même temps, elle craint une nette baisse de cette aide, dont le recul pourrait atteindre 30% cette année par rapport à 2008, en raison de la récession qui pèse sur les budgets des pays développés. Cette étude du FMI montre qu'après avoir frappé les pays avancés, puis les pays émergents, la crise financière mondiale touche aujourd'hui, dans une troisième vague, les pays les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. Une déplorable situation qui, selon Dominique Strauss-Kahn, remet en question les progrès considérables accomplis par de nombreux pays à faible revenu au cours de la décennie écoulée. Des progrès qui, à son avis, ont rehaussé la croissance économique de ces pays et fait reculer la pauvreté. C'est ainsi qu'il exhorte les bailleurs de fonds «à se montrer à la hauteur de l'enjeu en apportant les financements nécessaires pour préserver cet acquis obtenu au prix de tant d'efforts et empêcher une crise humanitaire». Pour Dominique Strauss-Kahn, les bailleurs de fonds bilatéraux doivent veiller à ce que les flux d'aide soient revus à la hausse et non à la baisse. Il a soutenu qu'au moment où les pays avancés dépensent des centaines de milliards de dollars pour les mesures de relance budgétaire et la restructuration du secteur financier, ces bailleurs de fonds doivent trouver les moyens de venir en aide aux pays à faible revenu. Il entend alors doubler les capacités de prêts concessionnels du FMI qui réfléchit aux moyens d'introduire une plus grande souplesse dans l'octroi des prêts aux pays à faible revenu de manière à tenir compte de leur diversité grandissante et de leur plus grande vulnérabilité à la volatilité mondiale. Le patron du FMI affirme que si la croissance mondiale et les conditions de financement continuent de se détériorer, le nombre de pays vulnérables pourrait même doubler. Dalila B