L'exposition à l'air libre des produits alimentaires périssables et le non respect de la chaîne de froid sont à l'origine des toxi-infections alimentaires collectives (TIAC), a indiqué à Tipasa le directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière. Intervenant à l'ouverture du 3e séminaire régional sur "Le contrôle des eaux et des produits alimentaires" destiné à des laborantins venus de 13 wilayas du centre du pays, Ouahdi Mohamed à mis le doigt sur les situations à l'origine des problèmes de santé dont les maladies à transmission hydrique (MTH) et les TIAC. Il a annoncé, toutefois, "qu'il y a une nette amélioration épidémiologique au niveau national pour ce qui est des maladies à transmission hydriques (MTH), grâce aux efforts des pouvoirs publics surtout en matière de contrôle de la qualité de l'eau qu'elle soit destinée à l'alimentation ou encore à la baignade". Les nombreuses réalisations d'infrastructures de récupération des eaux usées, en particulier les stations de traitement et d'épuration (STEP) qui ont mis fin au déversement des eaux ménagères à la mer, ainsi que la batterie de textes réglementaires relatifs au contrôle et à l'utilisation du système de citernes, selon des normes précises pour alimenter les populations rurales, "ont été pour beaucoup dans la réduction de certains fléaux comme les MTH, entre autres". Le "gros problème" des pouvoirs publics reste, a-t-il dit, celui des TIAC qui sont "très nombreuses surtout en milieu universitaire où pas moins de 38% des intoxications ont été enregistrées en 2009", selon le directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, qui implique des problèmes structurels à l'origine de ces pathologies, surtout durant la saison estivale. Abordant le volet relatif au statut du personnel des laboratoires d'hygiène, M. Ouahdi a précisé qu' "il doit être également réglé, car les laboratoires d'hygiène ont, jusque là, fonctionné grâce à des subventions du ministère de l'Intérieur à travers ses services déconcentrés". Sur l'évolution, de 2001 à 2009, de la morbidité due aux TIAC, ce responsable a indiqué que celle-ci connaît une courbe ascendante (15.000 cas en 2009) "à cause du non respect des conditions de la chaîne de froid", citant au passage les intoxications les plus courantes à savoir celles provoquées par la viande, les œufs, le poulet, la pâtisserie et autres mélanges de produits qui ne disposent d'aucune information sur l'origine du produit. La remise aux normes de l'activité commerciale est, selon M. Ouahdi, urgente à travers une lutte contre le commerce illicite, l'attribution de registres à des personnes qualifiées, l'interdiction de l'exposition des produits alimentaires à l'air libre et au soleil qui sont, selon lui, les quelques facteurs favorisant les TIAC. L'autre fléau cité par le responsable de la prévention est celui de la leishmaniose cutanée et de la brucellose "qui sont en réalité des zoonoses qui touchent de plus en plus les citoyens vivant dans les villes". Ce séminaire de formation sera clôturé demain jeudi au centre de vacances le "Grand Bleu du Chenoua", dans la wilaya de Tipasa. R.R.