Hormis les défaillances relevées dans le système de contrôle et de gestion de la BADR rien n'a été révélé hier, au tribunal de Abane Ramdane à Alger, où se poursuit dans la chambre criminelle, le procès des 23 accusés dans l'affaire de détournement de deniers publics de la BADR de Birkhadem où un préjudice financier de 12 milliards de dinars a été mis à nu après des investigations menées par l'ONRB. Après l'appel lancé par le collectif de défense des impliqués, plusieurs accusés ont été entendus hier. Farouk Bouyacoub, l'ancien président-directeur général (P-DG) de la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr) maintient toujours ses dires. Hier encore, cet ex-P-DG de la Badr a continué de rejeter l'accusation portée contre lui et de nier surtout avoir instruit son adjoint, Laboune Badaoui, d'accorder des lignes de crédits au profit du Groupe privé Digimex et que dans tous les cas, un accord donné par celui-ci ne serait pas légal, n'ayant pas les prérogatives requises. Et que la commission centrale devrait rejeter le cas échéant. Ce n'est pas le cas, précisément…Par ailleurs, et interrogé sur les défaillance, M. Bouyakoub nie avoir été au courant de ce qui se tramait dans la banque. Mais au reste, l'ex PDG revient à dire que les crédits octroyés par son entreprise au profit dudit groupe étaient délivrés suite au dépôt de dossiers comprenant des garanties. Auparavant, Zidoune Youcef, le gérant des trois entreprises filiales de Digimex avait avancé, la même chose. A savoir que toutes les opérations s'étaient effectuées dans les règles puisqu'elles étaient basées sur des dossiers présentant des hypothèques conséquentes aux montant des crédits demandés ou sur des engagements consistants de réunir les garanties. Il y a lieu de souligner que depuis 2002, environs 600 traites ont été opérées au niveau de la BADR. Le problème ne concerne pas l'argent octroyé en guise de crédits au profit de Digimex, mais plutôt la manière dont les opérations étaient effectuées. Il est reproché au principal accusé, qui est le patron de Digimex, d'avoir bénéficié d'un crédit de 07 milliards de dinars sans aucune garantie de remboursement. Des sources dignes de foi, indiquent que le groupe Digimex, spécialisé dans l'importation de céréales et de matériaux de construction, s'apprêtait à débourser 500 millions de centimes quotidiennement à la caisse de la BADR. Rappelons que le scandale avait éclaté, en 2005, à la suite d'une enquête interne menée par une commission dépêchée par l'administration de la Badr à l'agence de Birkhadem pour vérifier des informations faisant état de l'existence d'opérations frauduleuses dans cet établissement. Le procureur du tribunal de Bir Mourad Raïs avait requis une peine de 10 ans de prison ferme à l'encontre des responsables de l'agence Badr de Birkhadem et 8 ans de prison pour l'ex-P-DG et des cadres de la direction générale de la banque, et 6 ans pour les responsables du groupe Digimex.