Les signes de reprises se multiplient dans les pays industrialisés. Ainsi après l'OCDE qui évoque des signes de croissance, les nouvelles perspectives économique de Reuters révèlent que les principaux pays industrialisés devraient connaître cette année une croissance supérieure à celle anticipée il y a un mois, même si la reprise sera bien plus molle que celle dont bénéficient les principales économies émergentes. L'enquête mensuelle auprès d'environ 250 économistes fait ressortir un relèvement des prévisions de croissance 2010 pour les Etats-Unis (à 2,9% contre 2,7%), la zone euro (à 1,3% contre 1,2%) et le Japon (à 1,6% contre 1,4%). Mais dans la plupart des cas, les experts s'attendent à une décélération au premier trimestre par rapport aux trois derniers mois de 2009. Cette évolution devrait conduire la plupart des banques centrales à laisser leur politique monétaire inchangée au moins jusqu'au début du second semestre. Les estimations de croissance déjà publiées pour le quatrième trimestre 2009 ont évidemment joué un rôle dans la révision des pronostics: le chiffre de 5,7% en rythme annualisé annoncé pour les Etats-Unis a favorisé le relèvement des prévisions tandis que celui, décevant, de 0,1% du Royaume-Uni peut expliquer la dégradation du consensus, à 1,1% contre 1,2% attendu le mois dernier. Les économistes interrogés citent la persistance d'un chômage élevé et la faiblesse du crédit parmi les principaux freins à la croissance, auxquels s'ajoutent le retrait progressif des mesures de relance dans la zone euro et au Royaume-Uni. "Je ne crois pas que le paysage ait fondamentalement changé depuis un an, les indicateurs macroéconomiques se caractérisent toujours par une volatilité très forte", explique Laurent Bikle, économiste de Nomura. A titre de comparaison, la Chine prévoit pour cette année une croissance de 9,5% et au Brésil, le ministre des Finances a récemment évoqué un chiffre de 5,2%. La dernière enquête de Reuters sur les perspectives économiques mondiales, réalisée en janvier, a donné une prévision de croissance globale de 3,6% cette année, contre 2,5% seulement attendu en juillet. Pour ce qui est des banques centrales, les économistes ne s'attendent pas à voir la Réserve fédérale américaine resserrer sa politique avant le troisième trimestre. Et la Banque centrale européenne (BCE) comme la Banque d'Angleterre ne devraient pas lui emboiter le pas avant le quatrième trimestre. Quant à la Banque du Japon, la lutte contre la déflation devrait l'empêcher de relever ses taux pendant au moins 18 mois. A l'inverse, les banques centrales d'Asie centrale devront probablement durcir leur politique d'ici septembre. Les inquiétudes liées aux dettes souveraines de certains pays du sud de la zone euro constituent un risque supplémentaire, note aussi Laurent Bilke. Toutefois, les économistes interrogés estiment à 25% seulement la probabilité que la Grèce ait réellement besoin d'une aide financière extérieure, qu'elle émane de l'Union européenne ou du FMI. Pour rappel, les indicateurs composites avancés de l'OCDE pour le mois de décembre montrent des signes de reprise plus forts qu'au mois précédent, annonce l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)."Les indicateurs composites avancés pour les économies du G7 comme pour la Chine, l'Inde, la Russie et le Brésil sont désormais proches ou au-dessus de leur tendance de long terme", précise l'OCDE dans un communiqué. L'indicateur composite avancé pour la zone OCDE a augmenté de 0,9 point en décembre à 103,1 contre 102,2 en novembre, et est désormais supérieur de 10,1 points à son niveau un an avant. Pour les Etats-Unis, l'indicateur a également progressé de 0,9 point décembre, à 101,5 et affiche une hausse de 9,0 points sur son niveau de décembre 2008. L'indicateur composite avancé pour la zone euro a lui aussi augmenté de 0,9 point à 104,9, et s'inscrit à 12,2 points au-dessus de son niveau observé il y a un an.