Depuis plus de deux semaines, les ménages font face à la flambée des prix des denrées alimentaires. Une spéculation qui semble être mise en pratique par la complicité entre ceux qui monopolisent les marchés de gros et les commerçants détaillants. Et alors que le ministre du Commerce et son homologue de l'Agriculture prévoyaient une accalmie des prix pour ce Ramadhan, on assiste partout à travers les marchés locaux à une flambée. Hormis quelques produits comme le sucre, le lait, l'huile, la semoule-farine, la hausse s'est généralisée sur les autres produits alimentaires de très grande consommation durant le mois sacré du Ramadhan. C'est le cas des fruits et légumes dont le prix est passé à plus de 40 % comparé aux mois précédents, les viandes rouges et blanches prennent aussi de la hauteur. Les assurances données que les prix ne flamberont pas cette année, grâce aux importants stocks, notamment pour le poulet et la pomme de terre, ont augmenté de façon fulgurante qu'ils sont désormais inabordables. La pomme de terre dont le prix oscillait durant le mois de juin entre 20 dinars et 25.dinars/kg, est passée subitement à 30 dinars/kg. Les commerçants de détail de ce produit s'attendent à une autre hausse. On parle d'une razzia des propriétaires de chambres froides qui se sont emparés d'une très grande quantité mise le marché. Un monopole, préalable à une forte augmentation du prix qui pourrait arriver jusqu'à 40 et 50 dinars. Cette tendance à la hausse des prix touche également les fruits et légumes à l'exemple de la tomate qui de 30/40 dinars est passée à un prix exorbitant : 90 et 100 dinars/kg, l'ail, l'oignon, le piment, le poivron, la salade, la courgette et bien d'autres produits affichent des prix inabordables. Ce sont autant de dépenses pour les ménages que pour le pouvoir d'achat des travailleurs. Une agression caractérisée et une situation catastrophique qui porte atteinte au bon approvisionnement du marché national en produits agricoles qui au lieu de se maintenir à son niveau des mois de mai et juin s'envole et pousse nombre de ménages à prendre de nouvelles dispositions pour rationaliser leur consommation durant ce mois sacré. L'augmentation des prix des viandes rouges et blanches a astreint les familles à se rabattre sur la viande chèvre commercialisée entre 700 et 800 dinars/kg. Par ailleurs, si le sachet de lait n'a pas connu d'augmentation, il est par contre introuvable dans les étals. S'il existe, sa vente est rationnée à raison de deux sachets par client. Pour nombre de consommateurs cette spéculation est due au manque de régulation du marché. Nos interlocuteurs expliquent que le programme établi par le ministère du Commerce pour faire face à cette large spéculation est inopérant. Il n'intervient pas dans la mercuriale des prix. Il se limite à des actions techniques et administratives qui ne peuvent en aucun cas faire baisser les prix. En effet, l'action des services du ministère du Commerce durant le mois du Ramadhan est très limitée et ne participe aucunement à la préservation du pouvoir d'achat du consommateur. Il s'agit de contrôle de la qualité et la réglementation au niveau des unités de production, de transformation et des points d'importation pour s'étendre au marché national. Une affirmation du ministre du Commerce et qui n'a aucune influence sur la régulation des prix et leur contrôle.