Lors de l'assemblée de printemps à Washington, le Comité pour l'annulation de la dette du tiers-monde (CADTM) a accusé, hier, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) d'avoir concouru aux crises alimentaires qui secouent certains pays pauvres par la politique qu'ils ont imposée aux pays pauvres depuis 20 ans. En effet, pour le Comité, les populations du Sud paient, aujourd'hui, le prix fort de mesures dont le FMI et la Banque mondiale doivent faire leur “mea culpa”. Cette association alter mondialiste qui est basée en Belgique, a noté que le FMI comme la Banque mondiale avaient contraint les pays du Sud à adopter des politiques d'ajustement structurel qui se sont révélées dramatiques sur de nombreux plans. Le comité a cité, notamment, la réduction des surfaces destinées aux cultures vivrières et spécialisation dans un ou deux produits d'exportation, fin des systèmes de déstabilisation des prix, abandon de l'autosuffisance en céréales, fragilisation des économies par une extrême dépendance aux évolutions des marchés mondiaux, forte réduction des budgets sociaux, suppressions des subventions aux produits de bases, ouvertures des marchés et la mise en concurrence déloyale des petits producteurs locaux avec des sociétés transnationales. Cette mise en cause du FMI et de la Banque mondiale intervient alors que les deux institutions ont tiré la sonnette d'alarme ces derniers jours sur la poussée inflationniste qui risque d'entraîner la mort de “centaines de milliers de personnes. Pour le CADTM, l'annulation totale et immédiate de la dette extérieure publique des pays du Sud et l'abandon des politiques néolibérales sont des étapes indispensables pour enclencher une logique économique radicalement différente, soucieuse de l'intérêt des populations du sud et de principe non négociable de souveraineté alimentaire. Il est utile de rappeler que le CADTM est un réseau international constitué de membres et de comités locaux basés en Amérique latine, en Europe, en Afrique et en Asie. Il agit en coordination avec d'autres organisations et mouvements luttant dans la même perspective (Jubile Sud et d'autres compagnies agissant pour l'annulation de la dette et l'abandon des politiques d'ajustement structurel). Son travail principal, l'élaboration alternative radicale visant la satisfaction universelle des besoins, des libertés et des droits humains fondamentaux. Lynda M. A.