Piqué au vif par la publication du livre "Ma bataille d'Alger" de l'auteur américain d'origine française Ted Morgan, Yacef Saadi contre-attaque. Piqué au vif par la publication du livre "Ma bataille d'Alger" de l'auteur américain d'origine française Ted Morgan, Yacef Saadi contre-attaque. Le chef de la Zone autonome d'Alger durant la bataille d'Alger a organisé, avant-hier, une conférence de presse à son domicile, où un nombre restreint de journalistes (dont TSA) était convié, pour répondre aux allégations portées dans ce livre et lever le voile sur l'un des événements les plus mystérieux de la bataille d'Alger : la mort d'Ali la Pointe et ses compagnons Hassiba Ben Bouali, Mahmoud Bouhamidi et le Petit Omar. Paru originalement en langue anglaise en 2006, traduit et publié en français plus tôt en cette année 2016, le livre Ma bataille d'Alger de Ted Morgan a avancé deux très graves allégations à l'encontre de Yacef Saadi. L'auteur affirme d'abord que c'est Yacef Saadi, durant sa capture, qui a révélé la cachette d'Ali la Pointe. Ted Morgan soutient également dans son livre que Yacef Saadi en personne était présent aux côtés des parachutistes au 5, rue des Abdérames à La Casbah (Alger). L'auteur va jusqu'à affirmer que "Yacef désigne une banquette cachant une porte secrète dans un mur de briques". Refusant de se prendre au jeu de la "parole contre parole" susceptible d'entretenir encore le doute, Yacef Saadi et sa famille ont décidé de répliquer aux allégations en se basant concrètement sur des documents officiels des autorités coloniales. Des documents jusque-là inédits. Avec une froide détermination et une irritation palpable face aux accusations dont fait l'objet le patriarche, la famille Yacef présente, en premier lieu, un document daté du 6 octobre 1957, jour où la mère de Yacef aurait supposément rencontré son fils, selon la version de Ted Morgan. Le document, retrouvé dans les décombres de la rue des Abdérames suite à l'explosion ayant entraîné la mort d'Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali et leurs compagnons, est une lettre signée du nom de Kalthouma Yacef, mère de Yacef Saadi. Dans cette lettre adressée à un directeur de journal, la mère est visiblement inquiète : "Voici près de deux semaines que mon fils a été arrêté (le 24 septembre 1957) et je n'ai aucune nouvelle de lui [...] Je vous l'avoue, je crains pour lui le pire", déplore-t-elle. En ce qui concerne la deuxième affirmation de l'auteur quant à la présence de Yacef Saadi à l'opération lancée contre la cachette d'Ali la Pointe, la famille présente en réponse une copie du procèsverbal de la police française daté du 8 octobre 1957, au lendemain de la mort d'Ali la Pointe et ses compagnons. Sur ce P.-V figure la déposition du propriétaire du logement où se trouvait la cachette d'Ali la Pointe. "La nuit dernière vers 22 ou 23 h, il me semble, mon épouse m'a réveillé pour me dire que quelqu'un frappe à la porte de la terrasse. Je suis allé ouvrir et je me suis trouvé en présence de parachutistes. Un capitaine m'a demandé où se trouvait la cachette. Je la lui ai fait voir, et il m'a conduit dans la rue où j'ai été gardé par des soldats. Un bon moment après j'ai entendu une forte explosion provenant de la maison où j'habitais. À mon avis, lorsque les soldats sont arrivés, Si Ali, Mahmoud, Omar et la femme se trouvaient dans leur cachette", peut-on lire sur le procès-verbal. Pour la famille Yacef, les documents officiels constituent des preuves irréfutables du caractère mensonger et diffamatoire des événements rapportés par Ted Morgan dans son livre. Ces documents inédits, ainsi que d'autres contradictions manifestes présentes dans l'ouvrage doivent, selon eux, faire taire définitivement la rumeur récurrente de l'implication de Yacef Saadi dans la mort de son bras droit Ali la Pointe et ses compagnons. Mais alors, dans ce cas-là, qui serait donc responsable de la localisation de la cachette d'Ali la Pointe et par conséquent de sa mort ? De nouveaux documents historiques présentés par la famille de Yacef Saadi font la lumière sur les circonstances de la mort des quatre martyrs dans la nuit du 7 au 8 octobre 1957. Des documents qui lèvent le voile sur un personnage central de la bataille d'Alger, trop peu connu de l'opinion publique algérienne : Hacène Guendriche, connu sous le nom de guerre Zerrouk ou encore Safi, voire, de manière prémonitoire dès 1945, sous le surnom de Judas. Zerrouk, alias Judas L'histoire de la trahison ou "retournement" de Hacène Guendriche alias Zerrouk est établie et documentée depuis des années. Paul-Alain Léger, ancien officier parachutiste, évoque dans ses mémoires publiés en 1989 l'épisode de l'arrestation, le 6 août 1957, de Zerrouk, chef de la région 3 de la zone d'Alger, par les soldats du capitaine Chabanne. Ce dernier réussit à "retourner" Zerrouk pour servir les intérêts de la puissance coloniale. Devenu agent double sous couverture, Zerrouk a continué à maintenir des échanges épistolaires avec un Yacef Saadi pas encore au fait de sa trahison – ce que relate Ted Morgan dans son livre. Des échanges qui mèneront à la capture de Yacef Saadi et Zohra Drif, ainsi qu'à la localisation d'Ali la Pointe. Car si Yacef Saadi martèle depuis plusieurs années l'implication de Zerrouk dans la mort d'Ali la Pointe et ses compagnons, des documents officiels inédits des archives françaises et présentés par la famille Yacef permettent désormais de confirmer ces soupçons jusque-là couverts de mystère. Des documents sous forme de lettres, que TSA s'est procurés confirment en effet qu'Ali la Pointe et Zerrouk ont entretenu une correspondance régulière à partir du 24 septembre 1957, date de l'arrestation de Yacef Saadi, jusqu'à la mort d'Ali la Pointe. Dans une funeste lettre envoyée à Zerrouk alias Safi datée du 4 octobre 1957 – soit trois jours avant sa mort, Ali la Pointe indique à celui-ci l'adresse d'une épicerie au 22 rue Kleber où déposer leurs courriers, allant même jusqu'à lui confier le mot de passe "Avez-vous du sucre noir". À l'évidence, pas conscient du double jeu de Zerrouk, Ali la Pointe offre ainsi vraisemblablement sur un plateau d'argent la possibilité aux soldats français de remonter jusqu'à sa cachette en établissant simplement une filature des agents de liaison. Tragiquement, dans une lettre datant du 7 octobre 1957 écrite probablement quelques heures avant sa mort, Ali la Pointe alias Lahbib s'inquiète auprès de Zerrouk alias Safi de "ne pas avoir reçu de messages" de sa part depuis la veille, auxquels se sont ajoutés d'autres soupçons. Le même jour, Ali la Pointe envoie une lettre à Abderrahmane Benhamida, alias El Khiam, commissaire politique de la ZAA, où il lui demande de lui changer de cachette, se sentant cerné. Ali la Pointe aurait ainsi peut-être eu un pressentiment quant à sa fin imminente. Le chef de la Zone autonome d'Alger durant la bataille d'Alger a organisé, avant-hier, une conférence de presse à son domicile, où un nombre restreint de journalistes (dont TSA) était convié, pour répondre aux allégations portées dans ce livre et lever le voile sur l'un des événements les plus mystérieux de la bataille d'Alger : la mort d'Ali la Pointe et ses compagnons Hassiba Ben Bouali, Mahmoud Bouhamidi et le Petit Omar. Paru originalement en langue anglaise en 2006, traduit et publié en français plus tôt en cette année 2016, le livre Ma bataille d'Alger de Ted Morgan a avancé deux très graves allégations à l'encontre de Yacef Saadi. L'auteur affirme d'abord que c'est Yacef Saadi, durant sa capture, qui a révélé la cachette d'Ali la Pointe. Ted Morgan soutient également dans son livre que Yacef Saadi en personne était présent aux côtés des parachutistes au 5, rue des Abdérames à La Casbah (Alger). L'auteur va jusqu'à affirmer que "Yacef désigne une banquette cachant une porte secrète dans un mur de briques". Refusant de se prendre au jeu de la "parole contre parole" susceptible d'entretenir encore le doute, Yacef Saadi et sa famille ont décidé de répliquer aux allégations en se basant concrètement sur des documents officiels des autorités coloniales. Des documents jusque-là inédits. Avec une froide détermination et une irritation palpable face aux accusations dont fait l'objet le patriarche, la famille Yacef présente, en premier lieu, un document daté du 6 octobre 1957, jour où la mère de Yacef aurait supposément rencontré son fils, selon la version de Ted Morgan. Le document, retrouvé dans les décombres de la rue des Abdérames suite à l'explosion ayant entraîné la mort d'Ali la Pointe, Hassiba Ben Bouali et leurs compagnons, est une lettre signée du nom de Kalthouma Yacef, mère de Yacef Saadi. Dans cette lettre adressée à un directeur de journal, la mère est visiblement inquiète : "Voici près de deux semaines que mon fils a été arrêté (le 24 septembre 1957) et je n'ai aucune nouvelle de lui [...] Je vous l'avoue, je crains pour lui le pire", déplore-t-elle. En ce qui concerne la deuxième affirmation de l'auteur quant à la présence de Yacef Saadi à l'opération lancée contre la cachette d'Ali la Pointe, la famille présente en réponse une copie du procèsverbal de la police française daté du 8 octobre 1957, au lendemain de la mort d'Ali la Pointe et ses compagnons. Sur ce P.-V figure la déposition du propriétaire du logement où se trouvait la cachette d'Ali la Pointe. "La nuit dernière vers 22 ou 23 h, il me semble, mon épouse m'a réveillé pour me dire que quelqu'un frappe à la porte de la terrasse. Je suis allé ouvrir et je me suis trouvé en présence de parachutistes. Un capitaine m'a demandé où se trouvait la cachette. Je la lui ai fait voir, et il m'a conduit dans la rue où j'ai été gardé par des soldats. Un bon moment après j'ai entendu une forte explosion provenant de la maison où j'habitais. À mon avis, lorsque les soldats sont arrivés, Si Ali, Mahmoud, Omar et la femme se trouvaient dans leur cachette", peut-on lire sur le procès-verbal. Pour la famille Yacef, les documents officiels constituent des preuves irréfutables du caractère mensonger et diffamatoire des événements rapportés par Ted Morgan dans son livre. Ces documents inédits, ainsi que d'autres contradictions manifestes présentes dans l'ouvrage doivent, selon eux, faire taire définitivement la rumeur récurrente de l'implication de Yacef Saadi dans la mort de son bras droit Ali la Pointe et ses compagnons. Mais alors, dans ce cas-là, qui serait donc responsable de la localisation de la cachette d'Ali la Pointe et par conséquent de sa mort ? De nouveaux documents historiques présentés par la famille de Yacef Saadi font la lumière sur les circonstances de la mort des quatre martyrs dans la nuit du 7 au 8 octobre 1957. Des documents qui lèvent le voile sur un personnage central de la bataille d'Alger, trop peu connu de l'opinion publique algérienne : Hacène Guendriche, connu sous le nom de guerre Zerrouk ou encore Safi, voire, de manière prémonitoire dès 1945, sous le surnom de Judas. Zerrouk, alias Judas L'histoire de la trahison ou "retournement" de Hacène Guendriche alias Zerrouk est établie et documentée depuis des années. Paul-Alain Léger, ancien officier parachutiste, évoque dans ses mémoires publiés en 1989 l'épisode de l'arrestation, le 6 août 1957, de Zerrouk, chef de la région 3 de la zone d'Alger, par les soldats du capitaine Chabanne. Ce dernier réussit à "retourner" Zerrouk pour servir les intérêts de la puissance coloniale. Devenu agent double sous couverture, Zerrouk a continué à maintenir des échanges épistolaires avec un Yacef Saadi pas encore au fait de sa trahison – ce que relate Ted Morgan dans son livre. Des échanges qui mèneront à la capture de Yacef Saadi et Zohra Drif, ainsi qu'à la localisation d'Ali la Pointe. Car si Yacef Saadi martèle depuis plusieurs années l'implication de Zerrouk dans la mort d'Ali la Pointe et ses compagnons, des documents officiels inédits des archives françaises et présentés par la famille Yacef permettent désormais de confirmer ces soupçons jusque-là couverts de mystère. Des documents sous forme de lettres, que TSA s'est procurés confirment en effet qu'Ali la Pointe et Zerrouk ont entretenu une correspondance régulière à partir du 24 septembre 1957, date de l'arrestation de Yacef Saadi, jusqu'à la mort d'Ali la Pointe. Dans une funeste lettre envoyée à Zerrouk alias Safi datée du 4 octobre 1957 – soit trois jours avant sa mort, Ali la Pointe indique à celui-ci l'adresse d'une épicerie au 22 rue Kleber où déposer leurs courriers, allant même jusqu'à lui confier le mot de passe "Avez-vous du sucre noir". À l'évidence, pas conscient du double jeu de Zerrouk, Ali la Pointe offre ainsi vraisemblablement sur un plateau d'argent la possibilité aux soldats français de remonter jusqu'à sa cachette en établissant simplement une filature des agents de liaison. Tragiquement, dans une lettre datant du 7 octobre 1957 écrite probablement quelques heures avant sa mort, Ali la Pointe alias Lahbib s'inquiète auprès de Zerrouk alias Safi de "ne pas avoir reçu de messages" de sa part depuis la veille, auxquels se sont ajoutés d'autres soupçons. Le même jour, Ali la Pointe envoie une lettre à Abderrahmane Benhamida, alias El Khiam, commissaire politique de la ZAA, où il lui demande de lui changer de cachette, se sentant cerné. Ali la Pointe aurait ainsi peut-être eu un pressentiment quant à sa fin imminente.