Le projet de loi amendant le code de la famille a aliment�, des mois durant, la chronique politique, fournissant aux islamistes, plus singuli�rement, l'opportunit� d'attiser la surench�re. En revanche, les associations et collectifs de femmes, jadis segments extr�mement vigilants mais aussi superbement actifs, ont fait montre d'atonie, en les circonstances, assimilable � de l'insouciance. Sofiane A�t-Iflis - Alger (Le Soir) - Il est vrai que le champ de l'expression militante s'est consid�rablement r�tr�ci ces deux derni�res ann�es, au point o� n'ont voix au chapitre que les organisations postulant � garnir le giron pr�sidentiel. Mais � elle seule la conjoncture n'explique ou ne justifie pas le flagrant manque d'entrain chez le tissu associatif f�minin. Les raisons de l'agonie sont aussi ailleurs. Nombre d'associations ou de collectifs de femmes se complaisent � maintenir une existence � travers des apparitions sporadiques, souvent des interventions m�diatiques. Fallait-il, cependant, attendre des hauts faits d'armes de la part d'organisations dont le potentiel militant a connu, au fil des ann�es, une terrible �rosion ? Evidemment, non, � plus forte raison quand ce sont �les patronnes� elles-m�mes qui, en premier, ont troqu� le militantisme associatif contre de la promotion politique. En l'esp�ce, le cas de l'association Rachda dont la pr�sidente a �t� promue ministre. En mati�re d'inertie, cela dit, le cas de Rachda ne constitue nullement une exception. Le reste de la sph�re associative f�minine est log� � la m�me enseigne. Le constat est valable aussi bien pour le collectif RAFD que pour B'net Fatma n'Soumer. Quoique ces derni�res aient �t� les plus en vue, les plus actives, notamment dans le cadre du collectif 20 ans Barakat, � d�noncer les amendements propos�s au code de la famille. Le collectif est rest� sur l'exigence premi�re du mouvement associatif f�minin alg�rien, hors UNFA et El Irchad, � savoir l'abrogation pure et simple de la loi. Ceci, car il s'en trouve des associations qui applaudissent aux amendements propos�s, estimant qu'ils constituent une avanc�e notable vers l'�mancipation de la femme. Mais qu'elles se recrutent parmi les partisanes de l'abrogation ou au sein de celles se r�jouissant des modifications propos�es au code, les associations de femmes ne sont pas all�es au-del� de l'expression d'une position. On en est loin, bien loin de l'ann�e de l'adoption du code de la famille par l'Assembl�e populaire nationale (APN) o� il y eut un rassemblement de femmes devant l'h�micycle. C'�tait en 1984. Au temps du parti unique. Vingt ans plus tard, les femmes se retrouvent comme d�sarm�es devant une fatalit�. Elles se r�signent � prendre acte de ce qui s'accomplit pour elles… contre elles, c'est selon les convictions.