Le MSP lance une nouvelle initiative et contactera dans les prochains jours les partis politiques afin de faire sortir le pays de la crise multiforme qu'il traverse. Il s'agit de la construction d'un consensus national entre toutes les forces politiques du pouvoir et de l'opposition. «Nous allons contacter toutes les forces politiques du pays et nous allons tenter d'unifier nos rangs afin de parvenir à un consensus national à même de transiter d'une situation mauvaise vers une situation meilleure», a annoncé, hier lors d'une conférence de presse, le président du parti, Abderrazak Makri, affirmant que «parvenir à un consensus national est la première préoccupation» de sa formation. Le conférencier, sorti renforcé du congrès extraordinaire du MSP, a estimé que la construction d'un tel consensus entre le pouvoir et l'opposition est nécessaire afin d'amorcer un processus de transition politique et économique. «Le pays a besoin d'un consensus national entre tous les Algériens et d'un dialogue visant à traiter les problèmes politiques, économiques et sociaux du pays qui, s'ils ne sont pas traités, auront des conséquences négatives», a-t-il expliqué. «On va contacter tous les partis : ceux de la majorité présidentielle et ceux de l'opposition. Il n'y aura pas de consensus sans la participation du pouvoir. On va exploiter nos bonnes relations avec les uns et les autres afin de parvenir à un consensus», a-t-il ajouté. Pour ce faire, le chef du MSP plaide pour un Pacte national avant d'opérer une transition démocratique ; l'alternance au pouvoir sera faite sur la base des programmes et des projets des différents partis. Enterrant définitivement la Coordination nationale des libertés et de transition démocratique (CLTD) que le MSP avait lancée en 2014 avec d'autres partis de l'opposition, le conférencier a affirmé que l'expérience de la CLTD était «un succès». Il a rappelé que l'organisation ne visait pas à faire tomber le système politique mais à réaliser une transition démocratique consensuelle entre le pouvoir et l'opposition. Concernant l'élection présidentielle de 2019, le président du MSP a affirmé que ce rendez-vous électoral n'est pas à l'ordre du jour du parti pour le moment, ajoutant qu'il se concentre sur le consensus national. «Nous sommes des partisans du consensus. On n'en est pas encore à parler de candidature ou de soutien d'un candidat. Cela étant, nous sommes concernés d'une manière ou d'une autre par ces élections, et au moment opportun, les instances du parti trancheront la question», a-t-il déclaré, écartant toute éventualité que son parti intègre le gouvernement dans les conditions actuelles. Interrogé sur la démarche du gouvernement qui va recenser les réalisations du pays durant les quatre mandats du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, pour répondre à ceux qui se demandent «où sont partis les 1 000 milliards de dollars», le président du MSP reconnaît qu'il y a des réalisations, mais il a affirmé que le bilan est négatif. «Les chiffres parlent d'eux-mêmes et les objectifs du développement n'ont pas été réalisés», a-t-il dit, relevant que malgré l'injection de 1000 milliards de dollars, le pays dépend toujours des hydrocarbures. Concernant les sorties du chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaid Salah, dans les différentes régions militaires, le conférencier estime qu'elles sont positives, appelant à plus de vigilance dans un environnement sécuritaire régional très tendu, ce qui pose des risques pour le pays.