Sitôt sa nouvelle tournée maghrébine achevée en fin de semaine, le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental a fait, vendredi, sa traditionnelle escale de Madrid avant de rentrer à New York. Ce fut pour lui l'occasion de briffer le gouvernement espagnol des contacts qu'il venait d'avoir à Rabat, Nouakchott, Alger et Tindouf. Son séjour au Maghreb a tourné autour de la préparation d'un nouveau round de négociations entre les deux parties impliquées dans le conflit du Sahara occidental, le Maroc qui cherche l'annexion du territoire sahraoui qu'il occupe militairement depuis 1976 et le Front Polisario qui lutte pour son indépendance. Le diplomate américain est tenu par l'échéance du mois d'avril, date à laquelle il doit remettre son rapport annuel au SG de l'ONU pour débat au Conseil de sécurité autour du renouvellement du mandat de la Minurso, organisme chargé de la surveillance du cessez-le-feu. L'escale de Madrid est importante puisque l'Espagne a son mot à dire aux Nations-Unies sur le futur statut de son ancienne colonie. Au cours des entretiens qu'il a eus avec le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel García-Margallo, le diplomate américain s'est assuré du soutien du gouvernement Rajoy à ses efforts dans la recherche d'une solution politique à ce conflit dans le respect du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Au terme de sa visite à Madrid, le ministère espagnol des Affaires étrangères a rendu public, samedi, un communiqué précisant que l'Espagne soutient «les efforts de Ross dans la recherche d'une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable (entre les deux parties impliquées dans ce conflit) qui prévoit la libre autodétermination du peuple du Sahara occidental conformément à la doctrine de l´ONU». Comme lors des précédents contacts de Ross avec le gouvernement Rajoy, il n'a nullement été question du plan d'autonomie que le Maroc veut imposer comme solution au conflit sahraoui et dont M. Ross s'est démarqué depuis le début. La position de conformité à la légalité internationale réitérée à chaque occasion par Ross n'a pas été appréciée par Rabat qui avait demandé son «départ» en juin 2012 avant de revenir sur cette initiative unanimement désavouée par la communauté internationale.