Le Parlement tunisien (l'Assemblée des représentants du peuple - ARP), a retiré tard samedi à Tunis, la confiance au Premier ministre par 118 voix sur 148 (3 pour et 27 abstentions), en poste depuis janvier 2015 L'essentiel des députés affiliés aux quatre partis de la coalition gouvernementale, dont Nidaa Tounès, Ennahda, et Afek Tounès ont refusé la reconduction du Premier ministre. C'est par le Premier ministre partant que le Parlement tunisien a été sollicité pour trancher le désaccord qui l'opposait au président tunisien Béji Caïd Essebsi. Le chef d'Etat tunisien avait, le 2 juin, lancé l'idée de l'instauration d'un nouveau gouvernement pour le renforcement de l'action gouvernementale. Le Premier ministre, Habib Essid, était donc dans une situation peu reluisante. Il avait évoqué la démission et avait changé d'avis en se remettant au Parlement qui devait le maintenir ou non. Le Parlement tunisien a finalement décidé du départ du Premier ministre. En Tunisie, le débat tourne actuellement sur le maintien ou non des ministres du gouvernement du Premier ministre partant. Cette situation a lieu au moment où la Tunisie est confrontée à de nombreux problèmes d'ordre socio-économiques. Le terrorisme qui a revendiqué des attentats dans ce pays, ciblant des civils, opposants, militaires, éléments des forces de l'ordre et des touristes, est une catastrophe pour ce pays dont la manne financière provient principalement du tourisme. Nombre de pays ont déconseillé à leurs ressortissants la destination Tunisie. Le taux de chômage est important et les conflits sociaux déstabilisent la société. La Tunisie qui a mené une révolution aboutissant au départ de Zine El Abidine Ben Ali, peine à relancer son économie après les attentats terroristes revendiqués par Daech. Des milliers d'extrémistes tunisiens se trouvent dans les rangs de Daech en Syrie et en Irak. La Tunisie a promulgué, il y a quelques mois, une loi antiterroriste, après la série d'attentats de 2015. Le secrétaire d'Etat tunisien à la sécurité a indiqué, en 2015, que 500 extrémistes sont revenus en Tunisie après avoir compté dans les rangs de Daech. La Tunisie craint le retour à leur pays de ces extrémistes pour la perpétration d'attentats. La communauté internationale alerte sur l'affluence en masse d'extrémistes de Daech en Libye, pays frontalier avec la Tunisie, après la défaite militaire de cette organisation en Syrie et en Irak. En Libye, Daech a déjà instauré des camps d'entraînement et occupe une partie de ce pays, favorisé par l'ingérence militaire en 2011, par la France, du temps de Sarkozy, et l'Otan. D'après les autorités tunisiennes, certains des attentats perpétrés dans ce pays ont été préparés en Libye. Le nouveau gouvernement libyen tente de combattre Daech, sans ingérence militaire cette fois. En refusant une nouvelle ingérence, la Libye demande une aide en logistique à la communauté internationale.