L'année 2016 qui touche à sa fin est marquée par une augmentation vertigineuse des prix de fruits et légumes. A commencer par le prix de la pomme terre qui a atteint les 60 DA le kilo, alors que ceux de la carotte et du chou frôlent les 100 DA/kg. Les fèves vertes sont hors de portée dépassant les 120 DA/kg. En l'absence de régulation et de contrôle, le citoyen est contraint de débourser tout son salaire uniquement pour s'approvisionner en produit alimentaire. «Le même consommateur qui se plaint de cette flambée se bouscule devant les étals pour acheter ces aliments», fait remarquer Hadj Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et des artisans (Anca) qui s'interroge sur le mode de consommation chez le citoyen. «La crainte d'une pénurie durable de certains produits alimentaires pousse le consommateur à acheter en grande quantité pour les stocker au lieu d'aller vers le boycott pour faire baisser les prix». Sur les raisons de la flambée de la mercuriale, Boulenouar réfute tout lien de cette hausse avec la loi de finances 2017 qui a prévu des augmentations de certains impôts, dont la taxe appliquée aux carburants et aux autres produits de large consommation. «La loi de finances n'a rien à voir avec l'augmentation des prix des produits alimentaires», a estimé notre interlocuteur. Cela avant d'évoquer les facteurs qui jouent sur la hausse des prix. Parmi lesquels, l'évaluation de la monnaie nationale, la production nationale insuffisante et le dysfonctionnement au niveau du réseau de distribution, ainsi que les capacités de stockage. Pour ce qui est de fruits et légumes, la baisse de l'offre et les conditions de stockage sont à l'origine des perturbations et de la hausse des prix. «Les propriétaires des chambres froides ne jouent pas leur rôle», explique Boulenouar. Cela sans oublier des conditions météorologiques qui empêchent les agriculteurs de faire la cueillette. L'ensemble de ces facteurs, explique-t-il, sont à l'origine de l'instabilité au niveau du marché. «S'il existe une stabilité en matière d'apprivoisement, il y aura une stabilité des prix», soutient-il. Il y a lieu aussi de signaler, selon lui, une «position de monopole» qu'exercent certains importateurs et qui a son impact sur la hausse des produits alimentaires. «Ce n'est pas le commerçant qui décide, mais ce sont les grossistes et les importateurs», soutient-il. Avant d'ajouter : «Les revendeurs et détaillants n'appliquent qu'une simple marge bénéficiaire que ce soit pour l'aliment importé ou celui produit localement». Au-delà des explications fournies par les commerçants au sujet de ces hausses, il faut dire que les citoyens redoutent l'année 2017 avec l'entrée en vigueur des nouveaux tarifs notamment des carburants qui se répercuteront certainement sur les autres produits et services.