Les opérateurs économiques regrettent l'absence de concertation entre les différents partenaires concernés par l'élaboration de la loi de finances complémentaire. Ils estiment que l'environnement économique continue d'être contraignant, ce qui empêche la concrétisation des résultats souhaités en dépit de tous les efforts consentis pour bâtir une économie fiable. «Le texte de la loi de finances complémentaire n'est toujours pas rendu public. On ne connaît pas son contenu et on n'a pas été associés à son élaboration, ce qui fait que nous n'avons pas assez d'éléments pour pouvoir exprimer un avis. Ceci étant, nous avons entendu parler de la suppression du crédit documentaire et la relance du crédit destiné à la consommation. Des informations toujours pas confirmées ou infirmées, mais ce qui est certain, c'est qu'une LFC n'est pas faite pour instaurer les règles d'un système économique, mais plutôt pour apporter des modifications et des correctifs au cas où cela s'avère nécessaire», a affirmé Abdelaziz Mehenni, président de la Cipa. Pour Naït Abdelaziz, président de la CNPA, la LFC est de plus en plus à craindre, car elle est porteuse de nouvelles pas très reluisantes. «Nous n'avons pas été consultés pour émettre un avis sur ce texte», a-t-il souligné. M. Mehenni dira que les partenaires sociaux et signataires du pacte économique et social continuent de faire dans «la figuration» dans la mesure où les propositions faites ne sont pas toujours prises en compte dans les décisions prises. Il citera les résolutions de la dernière tripartite et le travail mené par les différentes commissions qui n'a encore rien apporté. «Nous avons installé des commissions pour alléger la relation entre les opérateurs et la banque et une autre pour examiner les modifications à apporter sur le crédit documentaire. Les résultats ne sont toujours pas connus alors que nous avons été partie prenante et avons fourni beaucoup de propositions», a-t-il expliqué. Le président de la Cipa affirme que la concertation n'a pas eu lieu avec les opérateurs en vue d'élaborer ce texte dont la publication est attendue le 31 juillet. «Plusieurs décisions ont été prises ces derniers mois pour booster l'outil de production nationale. Mais nous n'avons pas encore eu suffisamment de détails et nous devrons attendre jusqu'à la promulgation des textes d'application pour en savoir plus. Nous avons des choses à dire sur cette loi qui, il faut le rappeler, a un caractère exceptionnel, mais l'occasion ne s'est toujours pas présentée pour cela», a-t-il souligné. Le dialogue est à instaurer La stabilité économique et le rattrapage des dommages occasionnés par le passé sont les attentes exprimées par la CNPA. «Nous souhaitons que le climat des affaires se stabilise et que des mesures soient prises pour rattraper ce qui a été perdu après la promulgation de la LFC 2009. Ce sont deux éléments qui permettent aux opérateurs d'avoir plus de visibilité», a affirmé Naït Abdelaziz. Notre interlocuteur regrette que les propositions faites par le patronat pour alléger toutes les dispositions contraignantes qui bloquent les opérateurs et portent atteinte à l'émergence d'une économie fiable. «Tout cela fait que nous ne nous attendons pas à un miracle», a-t-il souligné. «Il ne s'agit pas de gérer une économie au milieu de l'année mais nous souhaitons que des décisions mûrement et sereinement réfléchies soient introduites pour donner un meilleur apport à la croissance et au développement.» M. Naït évoque la promulgation de textes portant sur la préférence nationale dans le code des marchés publics en soulignant qu'il doit y avoir un suivi pour que ces mesures aboutissent. «Il faut instaurer un dialogue et de la concertation pour pouvoir lever les difficultés qui persistent encore», a-t-il suggéré.