Les enseignants contractuels non régularisés poursuivent leur mouvement de protestation pour le 18e jour, et ce, malgré les intimidations et le mauvais traitement réservé des services de l'ordre. Ils sont déterminés, plus que jamais, à faire valoir leurs droits. Hier encore, des centaines de contestataires se sont imposés, brandissant des slogans hostiles à la politique du ministère de l'Education et exigeant l'intégration sans condition de tous les contractuels. Rencontré sur les lieux, Mohamed Kabaâche, porte-parole du Conseil national autonome des contractuels, affilié au Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap), a souligné que les policiers se sont lancés dans une «chasse» aux contractuels depuis la soirée de dimanche. Dans cette nouvelle optique, les forces de l'ordre ont réussi à disperser les rangs des protestataires, empêchés d'occuper les abords de l'annexe de la tutelle. Entourés d'une centaine de policiers, ils n'ont pas cessé d'appeler haut et fort, les responsables de la tutelle à «respecter la décision du chef de l'Etat, de mars dernier, de «régulariser tous les contractuels». Interrogé par nos soins, M. Boukhata, directeur des ressources humaines au ministère de l'Education, a affirmé que le dossier des 2806 enseignants est en cours d'étude. Rappelant que son département a réussi à régulariser 90% des concernés, soit 26 621 de l'ensemble de 29 427, il a affirmé que «tous les efforts seront concentrés pour satisfaire le reste du collectif». Dans ce cadre, une commission constituée de membres de son ministère, de ceux des Finances et de la Fonction publique, a été installée pour étudier le dossier. Aucune précision sur le délai d'étude du dossier n'a été révélée, mais il promet la satisfaction pour tous les contestataires. Il a précisé, dans le détail, que le travail effectué dans cette opération doit répondre à certaines conditions, dictées par la loi du système éducatif, soit le respect de la spécialisation des enseignants. «Nous sommes tenus par la prise en charge et non par le résultat», a-t-il conclu. Il est à rappeler que les enseignants contractuels ont récidivé après avoir découvert leur exclusion de l'opération d'intégration. Ils ont réussi à arracher, l'année dernière, leur droits, suite à un sit-in ouvert observé H24 à quelques mètres de la présidence de la République. Le sit-in qui a débuté le 20 mars dernier s'est étalé sur une vingtaine de jours, malgré les mauvais traitements qui leur ont été réservés par les forces de l'ordre. Ils n'ont accepté de suspendre leur mouvement qu'après plusieurs négociations avec la tutelle, qui se sont soldées par le décret présidentiel signé en leur faveur.