Le prix de l'or a reculé de 4% cette semaine, à son plus bas niveau depuis août, dans un marché peu animé en raison du Nouvel an lunaire en Asie et pénalisé par une érosion de la demande des investisseurs spéculatifs qui lui préfèrent des actifs jugés plus risqués et rémunérateurs. OR Le cours de l'once de métal jaune a lâché plus de 60 dollars cette semaine, glissant vendredi sous la barre des 1.600 dollars pour la première fois depuis six mois, tombant à 1.598,23 dollars, dans un marché sans grand élan, en l'absence des investisseurs chinois à l'occasion des congés de Nouvel an lunaire. "Les prix ont été fragilisés par l'absence de demande venant de Chine", deuxième pays consommateur de métal jaune après l'Inde, a observé Suki Cooper, analyste de la banque Barclays. Par ailleurs, "l'or s'est retrouvé à la peine face à la résistance des places boursières (mondiales, aidées par des résultats d'entreprises dans l'ensemble encourageants, ndlr) et un renforcement des taux des bons du Trésor américain", qui offrent des alternatives plus rémunératrices, a ajouté Mme Cooper. De fait, "l'amélioration des perspectives économiques en Chine comme aux Etats-Unis", où les inscriptions au chômage ont baissé plus qu'attendu la semaine dernière, "érode la demande d'or à titre de valeur refuge traditionnelle", a souligné Angus Campbell, du courtier Capital Spreads. Etant donné ce regain d'optimisme sur la conjoncture mondiale, qui "éclipse quelque peu les inquiétudes sur la zone euro", malgré une nouvelle contraction de son économie au quatrième trimestre 2012, "les investisseurs sont bien conscients qu'ils pourront obtenir ailleurs de meilleures rémunérations" pour leurs placements, notamment sur les marchés actions, a-t-il expliqué. Signe de cette défiance des investisseurs spéculatifs, le plus gros fonds d'or coté dans le monde, SPDR Gold Trust a vu le niveau de ses participations fondre de quelque 30 tonnes depuis le début de l'année pour tomber cette semaine à 1.322,9 tonnes, son plus bas niveau en quatre mois et demi. Le marché de l'or a par ailleurs été refroidi cette semaine par le rapport trimestriel du Conseil mondial de l'or (CMO), qui a fait état d'un recul de 4% en 2012 de la demande mondiale de métal jaune, à 4.405 tonnes. Sur l'ensemble de l'année, la demande d'or dans le secteur de la joaillerie s'est repliée de plus de 3%, tandis que la demande d'investissements (lingots, produits boursiers adossés à des fonds d'or...) fondait de près de 10%, selon le CMO, fédération réunissant les grands groupes aurifères. En particulier, la demande d'or en Inde a chuté de 12% sur un an, pénalisée par de forts relèvements des droits d'importation dans le pays. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1.612,25 dollars vendredi au fixing du soir contre 1.668,25 dollars le vendredi précédent. ARGENT L'argent, alternative moins onéreuse à l'or, a accompagné le métal jaune dans ses fluctuations, glissant vendredi à 29,76 dollars l'once, son plus bas niveau depuis début janvier. L'argent a terminé la semaine à 30,18 dollars l'once, contre 31,52 dollars sept jours auparavant. PLATINE/PALLADIUM Les cours des métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont connu des sorts contrastés. Ainsi, le palladium a conforté sa progression, se hissant mercredi à 777 dollars l'once, un nouveau plus haut depuis septembre 2011, toujours dopé par les baisses de production en Afrique du sud (premier producteur mondial de platine, et deuxième de palladium). Le platine, en revanche, a repris son souffle, pâtissant de quelques prises de bénéfices après un sommet depuis 14 mois la semaine précédente. Par ailleurs, "les perspectives de la demande de platine restent ternes", le marché automobile restant miné par la chute des ventes de véhicules en Europe, a noté Mme Cooper. Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi soir à 1.676 dollars contre 1.714 dollars une semaine auparavant. L'once de palladium a fini à 754 dollars contre 746 dollars le vendredi précédent.