A l'occasion de l'élection de l'Algérie au Conseil de sécurité des Nations unies, le président français Jacques Chirac a adressé une lettre au chef de l'Etat. Dans cette missive quelque peu inhabituelle en termes diplomatiques, Chirac a tenu à souligner «la quasi-unanimité des soutiens» dont a bénéficié l'Algérie auprès des nations membres de l'ONU pour sa nomination en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité. C'est là une «marque de la reconnaissance légitime et méritée de l'importante contribution» de l'Algérie qui «peut apporter des solutions aux crises et conflits dans le monde», écrit le président Chirac, pour qui «l'élection au Conseil d'un grand pays méditerranéen ami et francophone constitue un motif particulier de satisfaction». Une satisfaction d'autant plus gratifiante pour la France que les positions de la France et de l'Algérie en ce qui concerne la politique internationale convergent en de nombreux points, exception faite du dossier du Sahara occidental, où, faut-il le rappeler, Chirac joue un double jeu. Les «félicitations» françaises interviennent d'ailleurs quelques jours après l'alignement de la France sur les thèses marocaines concernant ledit dossier. Cela dit, Jacques Chirac ne revient pas sur ce sujet qui fâche et préfère évoquer la future coopération qui, à en croire le président français, sera très étroite, «au service de la paix et de la sécurité internationales». Un renforcement de la coopération dans le domaine de la paix et de la sécurité est «particulièrement bienvenu», poursuit Chirac, qui n'omet pas de rappeler l'excellence des relations entre les deux pays, notamment après sa visite d'Etat effectuée à Alger en mars dernier. Aussi, le chef de l'Etat français souligne «les remarquables progrès réalisés dans les relations entre la France et l'Algérie et d'ancrer notre volonté commune de progresser sur la voie d'un partenariat d'exception», conclut Jacques Chirac. Un accueil donc chaleureux de la part d'une des cinq nations membres permanents du Conseil de sécurité. L'Algérie entre en quelque sorte par la grande porte au plus important centre décisionnel de la communauté internationale et se trouve, de fait, confrontée à d'autres charges et, pourquoi pas, à d'autres pressions dans une conjoncture mondiale, le moins que l'on puisse dire, est qu'elle est porteuse de danger potentiel, notamment au Proche-Orient où les Etats-Unis, l'autre puissance mondiale qui compte sur la voix de l'Algérie, sont impliqués jusqu'au cou.