Tantôt paternaliste, tantôt moralisateur, le chef de l'Etat a tenté de brosser l' image d'une personne acculée et accusée à tort. De la crise du FLN à la création du mouvement de redressement en passant par son bilan quinquennale tout est y passé dans cette interview accordé par le président de la République au quotidien L'Echo d'Oran dans son édition de jeudi passé. Ayant compris le poids du FLN lors de la prochaine présidentielle, le chef de l'Etat a tenté de faire l'éloge du parti en déclarant «que le FLN est un grand parti dont l'histoire, des actes de bravoure et de réussite sont notoirement connus pour qu'il soit nécessaire de les rappeler» avant d'ajouter que «c'est un parti qui a réussi le pari exceptionnel de réunir en son sein toutes les sensibilités lorsque le pays était à l'agonie». Revenant sur la crise ayant secoué le parti, le président de la République, tout en réfutant en filigrane son implication dans le mouvement de redressement initié par son ministre des Affaires étrangères, soutient néanmoins qu'une telle crise est logique «aucun parti politique dans le monde n'est à l'abri des dissensions, c'est la nature des choses en politique comme en tout autre domaine» avant de faire un clin d'oeil à la base du parti, qui le fuit de plus en plus. «Je pourrai même dire que c'est un signe de bonne santé pour une organisation humaine que les forces qu'elle accumule se mettent en mouvement pour trouver un équilibre susceptible de lui assurer la stabilité opérationnelle requise'', a déclaré le président de la République en réponse à une question ayant trait à l'origine de la création du mouvement de redressement du FLN. Ce qui laisse comprendre que le parti majoritaire a perdu de sa stabilité depuis l'intronisation à sa tête de Ali Benflis, lors du VIIIe Congrès. Au sujet des attaques dont il fait l'objet, le chef de l'Etat rétorque «c'est le peuple algérien qui réagit constamment en me faisant l'insigne honneur de m'exprimer sa confiance à chaque visite de travail que j'effectue à l'intérieur du pays''. Des cortèges de bus ramenés des régions avoisinantes pour donner l'illusion que le peuple est derrière son président. Voulant rattraper le retard enregistré dans la mise en application des réformes qu'il avait prônées lors de son investiture, le président de la République appelle le peuple algérien à plus de rigueur dans le travail. «C'est par le travail productif, l'efficacité dans la gestion, la mobilisation sérieuse des compétences nationales et de la force de travail et non par l'invective stérile que nous pourrons soutenir la compétition féroce de la mondialisation. Tout le reste n'est que gaspillage regrettable de temps et d'énergie'', a-t-il insisté. Revenant sur la question relative à l'octroi d'enveloppes financières aux wilayas visitées, le chef de l'Etat affirme: «C'est l'argent du peuple qui retourne au peuple dans le cadre des lois et règlements en vigueur». Abordant son bilan, le président de la République se réjouit qu'après quatre années passées à la tête de l'Etat «aucune menace ne pèse sur l'Etat républicain et sur les institutions et que le terrorisme est quasiment vaincu». Un optimisme contredit par la réalité du terrain. S'agissant du plan de relance économique, le premier magistrat du pays soutient qu' un programme «se traduit par des objectifs. Ces derniers ne peuvent effectivement être atteints que si tous les opérateurs concernés, à tous les niveaux, accomplissent leur part de travail et assument leur part de responsabilité''. Encore faut-il que l'on vienne à bout de tous les dysfonctionnements qui affectent les différents appareils de l'Etat d'où la nécessité des réformes engagées, a rappelé le chef de l'Etat. Enfin concernant les turbulences ayant secoué l'économie nationale, le président de la République a soutenu que «les affaires concernant les banques El Khalifa et Bcia ont surgi alors que le pays traverse une transition difficile de l'économie dirigée vers l'économie de marché avec tous les effets pervers qu'une telle étape charrie» soutenant ainsi que la décision de la dissolution de ces deux institutions, n'a rien de politique mais répond à un souci de commercialité comme soutenu dans l'affaire de la presse indépendante.