Pour les citoyens et citoyennes, ni le président de la délégation ni l'ex-président de l'ACB et encore moins le SG de la Direction de l'éducation ne sont habilités à parler au nom des comités de Bouira. La notion de ârchs, démunie de toute connotation péjorative, est sacrée de par les valeurs dont elle est porteuse et les citoyens de Bouira n'admettront pas qu'elle soit souillée par des personnes individualistes qui ne représentent que leur personne et pour qui l'intérêt national n'est qu'un argument dans une langue de bois et encore moins quand il s'agit d'une cause aussi noble que l'amazighité du peuple algérien. «Entre les délégués et animateurs des derniers événements et ceux vus à la télévision, je préfère les premiers même s'ils persistent dans leur entêtement», nous confiera un citoyen désabusé. Les délégués de la coordination des comités citoyens de wilaya réunis depuis mercredi en conclave à Haizer, ont, à l'unanimité, dénoncé et la rencontre et la composante humaine des dialoguistes. Ils (les délégués) lancent un ultime appel aux responsables de ce pays et à leur tête le Président de la République pour mettre fin à ce jeu dangereux auquel s'adonnent des cercles occultes désireux de perpétuer le favoritisme, le clientélisme et la hogra, fléaux à l'origine des déboires subis par le peuple. Un jeu qui profite à ces délégués autoproclamés dont le seul souci reste la sauvegarde des intérêts individuels restreints que les réformes engagées menacent. Seules la reconnaissance et la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur officiellement par le premier magistrat du pays seront pour les délégués, une garantie quant aux engagements solennels pris par Bouteflika. L'apparition sur les écrans de l'ENTV des membres délégués de la wilaya de Bouira à l'occasion du rendez-vous du 14 novembre Benflis-ârchs, suscite interrogations et appréhensions et occupe le thème des discussions avec les conséquences du drame d'Alger. Sur ce point unanimement, les gens ne comprennent pas le silence observé par la wilaya et son absence sur la scène nationale surtout que les Bouiris sont connus pour leur hospitalité et leur sens de la solidarité. Pour le second point à l'ordre du jour, nombreux sont ceux qui n'accordent aucune crédibilité à une réunion qui a regroupé le Chef du gouvernement avec une délégation démunie de toute légitimité. Les membres de Bouira sont, pour la plupart, des individus qui gravitent autour des cercles du pouvoir n'hésitant pas à faire les yeux doux aux décideurs. Faut-il rappeler que citoyen veut dire sujet du droit par conséquent respectueux des lois de la République? Un ex-président de l'Association citoyenne de Bouira (ACB) a fait l'objet d'une décision de destitution de la présidence par ses collègues du bureau de wilaya pour inertie tout au long de son mandat! Si, pour la majorité des citoyens, la nécessité de recourir au dialogue s'impose comme seule alternative et dénouement à une situation qui, si elle venait à perdurer, laisserait le champ libre à l'anarchie et à la récupération par des opportunistes qui guettent l'occasion qui ne profitera nullement à l'Algérie meurtrie par des années de terrorisme auxquelles est venue se greffer le dernier cataclysme avec son millier de victimes et les milliards de dégâts matériels sans omettre la catastrophe et le deuil qui ont prévalu pendant des mois en Kabylie... surtout que l'Etat a favorablement répondu aux doléances du peuple. Ces mêmes citoyens exigent aussi un dialogue avec les véritables représentants et non avec des arrivistes qui n'hésitent pas, pour perpétuer des situations matérielles imméritées, à tromper le chef de l'Exécutif mais surtout à prendre à témoin tout un peuple dans «un faux et usage de faux. Cet acte, d'un autre âge, cause directe de tous les maux de ce pays, ne peut être admis et consenti par le devoir citoyen et l'engagement pris envers ceux qui ont payé de leur vie le droit à une identité innée mais longtemps reniée». La délégation qui s'est autoproclamée représentante de Bouira n'est, en fait, qu'un groupe de personnes qui s'agrippent à la moindre chance pour profiter, des personnes qui ont l'habitude de sortir par la porte pour ne revenir par la fenêtre. Non! les citoyens de Bouira ne s'identifient point en ces représentants tout comme ils dénient le droit à qui que ce soit de parler en leur nom, déclarera Ahmed, un délégué du conclave de Haizer.