l'hôtel Sheraton aurait été proposé à la privatisation à 800 milliards de centimes. Réunis, hier, au siège de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), les employés affiliés à la Fédération nationale des travailleurs du commerce et du tourisme ont vilipendé, à l'unanimité, les privatisations «unilatérales» que le gouvernement compte opérer dans ce secteur. Tout au long de l'assemblée générale, les intervenants ont cloué au pilori les pouvoir publics les accusant de vouloir «brader des créneaux rentables et performants». Dans son allocution d'ouverture, M.Rabah Brahimi, secrétaire général de la fédération, s'est indigné de l'attitude «de certains responsables de l'Etat qui projettent de notifier des choix décisifs tout en faisant fi du partenaire social». Et c'est ainsi que M.Brahimi a recommandé à ses troupes détermination et vigilance dans le but, a t-il dit, de «contrer des visées aux conséquences chaotiques sur le monde du travail». Dans tous les cas de figure, l'orateur a promis de «se battre corps et âme quel que soit le prix à payer». Son collègue, M.Taziraft est allé plus loin que lui dans ses critiques. Il a reproché au gouvernement «d'établir un plan de privatisation sur mesure» en s'interrogeant sur la non-inclusion du champ de l'audiovisuel et du secteur bancaire «en dépit de leur médiocrité». Et à M.Taziraft de répondre: «le monopole de ces entreprises leur rapporte gros». Se voulant plus persuasif, il a porté à la connaissance de l'assistance des «informations» pour le moins effarantes. A en croire ses dires, l'hôtel Sheraton aurait été proposé à la privatisation à 800 milliards de centimes alors qu'il réalise un bénéfice de 14 milliards de centimes par mois. A l'instar de tous les cadres syndicaux, Taziraft a vivement dénoncé «la démarche individualiste des pouvoirs publics, isolant non sans incompréhensibilité le partenaire social». Autre remarque: «les pouvoirs publics ont toujours prôné un discours d'ouverture et respectueux envers le partenaire social. Force est de constater qu'il n'en est rien concrètement». A l'issue de l'assemblée générale, des instructions ont été signifiées aux représentants des entreprises pour «sensibiliser les employés afin qu'ils ne se retrouvent pas dehors». Ces derniers sont intervenus tour à tour se défendant qu'il y ait un quelconque déficit pouvant justifier la liquidation de leurs établissements. Bien au contraire. Ils ont estimé qu'il y a «des gains faramineux hasardeusement répartis». Autrement dit, la Fédération nationale des travailleurs du commerce et du tourisme impute au gouvernement l'intention de démanteler un tissu économique rentable au profit des appétits rentiers. Malgré l'acuité des divergences entre la fédération et le gouvernement, celle-ci attend comme ultime chance de trouver un terrain d'entente «d'être invitée à débattre de la question». «Nous pourrions dire oui aux réformes et au partenariat si ceux-ci étaient basés sur la préservation de l'intérêt public», a reconnu Taziraft avant de conclure: «nous encourageons le développement du privé mais on n'entend pas lui offrir nos acquis sur un plateau d'argent».