La barre des 100 dollars est à quelques encablures des cours de l'or noir. Leur progression est cependant, loin d'être significative. Ils ont plutôt tendance à faire du surplace depuis quelques semaines. Le Sahara Blend semble toutefois mieux placé que d'autres références mondiales, Brent et WTI notamment, pour les franchir en premier. Le pétrole algérien affiche en effet 96,7 dollars, malgré un recul de 1,31 dollars par rapport la séance précédente, selon la dernière cotation publiée, vendredi dernier, par le site spécialisé Oil Price. Journée qui coïncide avec les séances de clôture des références, européenne et américaine, du marché de l'or noir. À ce propos le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre dont c'était le dernier jour de cotation, s'est déprécié de 0,07%, pour finir à 95,31 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour la même échéance a cédé pour sa part 92 cents à 90,78 dollars. Les cours des trois références ont donc fini en baisse vendredi, sur un marché toujours marqué par des prises de bénéfices après l'envolée des dernières semaines, tout en affichant une certaine fermeté. Ce repli est «lié à des prises de bénéfices», a expliqué Stephen Schork, de Schork Group. «Ceux qui étaient positionnés à la hausse ont voulu monétiser leurs gains et les mettre dans leurs comptes pour le troisième trimestre.» a-t-il ajouté. Il faut savoir, en effet, que la journée de Vendredi correspondait, ainsi, à la dernière séance du trimestre, période qui voit souvent des ajustements de portefeuilles, et était aussi la dernière journée de cotation du contrat de novembre, pour le Brent, qui demeure aussi une référence pour le pétrole algérien, il faut le souligner. Ce qui reporte à plus tard la probabilité d'un baril à 100 dollars. Une hypothèse qui reste d'actualité et largement commentée par les experts. La «chasse» aux 100 dollars continue. «Les traders ont assez rapidement réalisé que le moment n'était pas venu pour le baril de franchir les 100 dollars», a commenté, dans une note, Edward Moya, d'Oanda. «Mais les fondamentaux n'ont pas changé et je pense toujours qu'on pourrait passer les 100 dollars d'ici la fin de l'année», a tempéré Stephen Schork. «Le pétrole ne va pas connaître de correction majeure, car le marché reste tendu, avec les restrictions sur les exportations russes et les célébrations de la fête nationale chinoise qui vont augmenter la demande de kérosène», a fait remarquer pour sa part Edward Moya. Le contexte reste effectivement favorable aux prix avec un déficit de l'offre annoncée. Il faut rappeler que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a prévenu s'attendre à un déficit de l'offre par rapport à la demande mondiale plus vu depuis 2007. L'Opep avait, en effet, estimé qu'au quatrième trimestre, la demande pourrait dépasser l'offre de brut de 3,3 millions de barils. Ce qui représenterait une première depuis 16 ans. À cela il faut ajouter l'éventualité de vagues de froid qui ne sont pas à sous-estimer. «Si on a une vague de froid en octobre ou novembre, cela peut vraiment bousculer le marché», a prévenu l'analyste de Schork Group, Stephen Schork. Stephen. En attendant le verdict de la météo, le Sahara Blend, référence du pétrole algérien qui n'a certes pas encore intégré cette donne se tient en embuscade à 97 dollars. Un niveau, qui représente près de 37 dollars de plus que celui qui a servi de calcul à la loi de finances du pays, confectionnée sur la base d'un baril à 60 dollars. Un nouveau jackpot pour l'Algérie? Cela semble tout à fait probable même s'il ne s'annonce pas de la même ampleur que celui de 2022 où il avait atteint les 60 milliards de dollars. Il faut souligner en effet que les cours de l'or noir sont bien loin des niveaux de ceux qu'ils avaient atteints cette année-là, après le début du conflit armé russo-ukrainien, qui a propulsé le baril de Brent à près de 140 dollars le 7 mars sur le marché asiatique. Non loin de son record historique du 11 juillet 2008 où il avait dépassé les 147 dollars. La moisson doit, toutefois être appréciable...