En colère, ils sont déterminés à aller jusqu'au bout. Les P-APC de la wilaya de Tizi Ouzou, du moins les 48 d'obédience FFS, se sont retrouvés, hier matin à 10 h, devant le bureau du wali. Coordonnant le sit-in, le premier secrétaire de la fédération du FFS, M. Nasser Abid, a exigé que le wali reçoive les protestataires. Le wali avait été sec et inébranlable dans sa position: il s'est déclaré prêt à recevoir les P-APC, individuellement et pour parler uniquement du développement de la wilaya. Ce qu'évidemment refusent les P-APC qui sont venus dans le cadre d'une protestation contre ce qu'ils appellent «le harcèlement du wali». Après, environ une heure d'attente, debout dans le couloir menant au bureau du wali, plusieurs P-APC commencent à s'impatienter. Il a fallu user de diplomatie et de tous les trésors de militantisme pour que les P-APC ravalent leur colère face à ce qu'ils considèrent comme «un mépris sans égal pour les représentants légitimes de la population». Devant la colère grandissante des protestataires, le premier secrétaire fédéral demande aux P-APC de rejoindre la salle de réunions de l'APW, où un point de presse est organisé. Entouré du P-APC d'Azeffoun, M.Mansouri Dahmane, actuellement sous le coup d'une suspension signée par le wali de Tizi Ouzou, et de celui de Draâ Ben-Khedda, M.Beharbane Nasser, le premier secrétaire fédéral explique le sens et la portée de l'action du jour. Pour lui «le wali a cherché à humilier les représentants de la population, et cela s'est finalement retourné contre lui...». Et M.Nasser Abid poursuit en affirmant que par cette action «le wali a fait preuve d'irresponsabilité». A une demande bien précise, le wali répond par la volonté de discuter du développement. Cette discussion est, faut-il le rappeler, venue bien tard. A moins de six mois de la fin des mandats électoraux et surtout, un an et demi après son installation à la tête de la wilaya. Et M.Abid d'ajouter: «C'est comme parler de la Guerre mondiale au moment où il s'agit de mondialisation!» Le 1er secrétaire fédéral n'a pas été avare en qualifiants pour «condamner et dénoncer le mépris affiché par ce fonctionnaire envers des élus du peuple!» Puis, le 1er secrétaire fédéral se fait plus prolixe sur «les piétinements flagrants de la loi par le wali». Et de dire: «S'il veut ouvrir un front avec le FFS, ce sera finalement un front avec la population qui sera ouvert. Notre action est pacifique, nous savons ce que nous faisons, personne ne s'est permis aucun écart, même langagier. Ils veulent nous entraîner vers le terrain de la violence, ce que nous refusons». Enfin, il refait référence aux P-APC ayant des démêlés avec l'administration «Non pas pour des détournements mais pour des positions politiques», avant d'informer que «les P-APC vont ester le wali en justice, pour entrave à l'exercice de leurs mandats». Après le point de presse, une réunion a été tenue par les P-APC afin d'arrêter les actions à venir. .