Depuis plus de deux mois, cette infrastructure est à l'arrêt. Les raisons ne sont ni financières encore moins en relation avec les événements que vit la région mais simplement pour le motif que le bassin est impropre. A la vue déjà, l'eau paraît sale. Les responsables de la structure, en recourant à cette solution extrême, la fermeture, veulent éviter aux pratiquants les risques d'une épidémie certaine. En plus du lieu de la pratique, les douches, selon les responsables, ne fonctionnent pas par manque de mazout! Pour acquérir ce produit, les responsables de la piscine doivent attendre la providence et la bonne volonté de l'OPOW, l'office chargé de la gestion des différentes structures sportives n'ayant pas trouvé utile de créer des sous-régies, seul moyen de permettre une gestion locale réelle. En privilégiant la centralisation des pouvoirs, la direction de l'Office polyvalent olympique de wilaya montre, s'il le fallait, son déphasage par rapport à l'époque présente. Si, à travers le monde, des sociétés d'envergure mondiale arrivent à gérer des entreprises aux quatre coins du monde, à Bouira, l'OPOW n'arrive pas à coordonner ses affaires sur un rayon de moins de vingt kilomètres. La mise en demeure récemment adressée à la direction du stade relative au non-payement des factures d'électricité et le risque de recourir à une coupure qui mettra en danger le gazon demeure une autre preuve quant à la nécessité de la création des sous-régies de fonctionnement. La piscine de Haizer où pratiquent des centaines d'enfants, de femmes...reste un défi relevé par un directeur technique et un directeur administratif qui ont bravé les tabous, cassé des idées rétrogrades et qui ont par leur simple volonté, popularisé une discipline jusque-là inexistante dans la cité. En marge de cet effort louable, plus de 500 mètres cubes d'eau seront gaspillés incessamment parce que les pompes du bassin, comme celles des douches, sont à l'arrêt. Malgré le risque engendré par cette situation, un exemple de la bureaucratie qui ronge notre administration, la direction de l'OPOW pour montrer son autonomie, persiste dans son entêtement. Les victimes de cet état de fait sont bien sûr de jeunes enfants, des femmes aimant le sport mais surtout les deniers publics puisque le remplissage du bassin coûte en moyenne 120.000 DA. La volonté exprimée par les pouvoirs publics de lutter contre la déliquescence, le gaspillage, la bureaucratie...passe par la sanction des fautifs. La crédibilité de l'Etat ne saurait être retrouvée si des comportements de cette nature ne sont pas réprimés et bannis à jamais.