Tous les accès à Alger ont été bloqués et les citoyens venant de l'Est passés au «peigne fin». La capitale algérienne était placée, hier, sous haute surveillance. Les caméras des télévisions étrangères, venues en masse couvrir l'événement n'ont pas manqué d'images. Plus de 30.000 agents de l'ordre ont été déployés pour empêcher la marche populaire et pacifique à laquelle a appelé la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd). Les fourgons et les véhicules de la police étaient visibles partout et plusieurs citoyens s'inquiétaient de cette forte présence policière en celle belle journée ensoleillée du 12 février 2011, soit le lendemain de la chute du président égyptien Hosni Moubarak. Hier donc, les services de l'ordre ont bloqué tous les accès d'Alger et passé au «peigne fin» les citoyens, notamment ceux en provenance de l'est du pays. Plusieurs quartiers ont également été quadrillés en vue d'empêcher les Algérois de rejoindre les manifestants. Un important dispositif sécuritaire a été déployé à travers plusieurs points pour parer à toute éventualité. Les forces de l'ordre étaient sur le qui-vive et guettaient la moindre instruction de la hiérarchie pour se repositionner ou se déplacer. A la place du 1er-Mai, ex-Champ de manoeuvres, lieu de départ de la marche, c'est un gigantesque dispositif des forces de l'ordre qui a été mis en place. Plusieurs fourgons de la police étaient déjà sur place et ce, depuis quelques jours. Tous les accès à cette place, à partir du quartier Belouizdad, de la rue Hassiba-Ben Bouali et du côté de la station de bus Aïssat Idir, ont été bloqués. Des éléments de la police ont pris position au niveau du rond-point, en face de la Centrale syndicale et en face de la Maison de la presse Tahar-Djaout. Un autre dispositif, non moins important, était visible au niveau de la place des Martyrs, destination des marcheurs. Le long de cet itinéraire (1er Mai-place de Martyrs), plusieurs unités des forces antiémeute étaient présentes. Au niveau de la Grande Poste, à côté du square Sofia, rue Maurétania, rue Meissonnier mais aussi devant la Direction générale de sûreté nationale (Dgsn), des dizaines de fourgons et autres véhicules des forces de l'ordre sont installés pour veiller au grain, notamment dans le cas où les manifestants, bloqués la place du 1er-Mai, réussiraient à défoncer les cordons de sécurité; ils étaient tellement importants que toutes les tentatives de les percer ont été vaines. Pendant ce temps, des hélicoptères de la police survolaient Alger et surveillaient tous les mouvements qui se déroulaient dans la capitale, centre et alentours.