Journaliste de profession*, Adlène Meddi cultive une passion sans bornes pour la littérature en général, et le polar en particulier. Après une première incursion en 2002 avec un mini-roman Casse-tête turc, le jeune auteur revient avec un polar qui célèbre Alger mais qui a fini par lui échapper. La Prière du Maure (Editions Barzakh) est un roman cathartique dans lequel Adlène Meddi glisse quelques confessions. Entretien express. À la lecture de votre roman, la Prière du Maure, on sent une confession de quelqu'un qui a survécu à un drame. Est-ce le cas ? Adlène Meddi : Oui, quelque part c'est le cas. Cela veut dire que c'est parti d'un questionnement personnel : comment ai-je pu survivre avec tout ce qu'on a vécu et comment toute cette société aussi a pu surmonter cela ; et de manière beaucoup plus générale, comment une personne après n'importe quelle guerre, conflit ou drame même personnel très grave, peut elle-même survivre et dépasser cela et se projeter dans l'avenir, tout en gardant ces traumatismes et comment elle doit gérer ces traumatismes après. Ce sont là des questionnements sur lesquels je suis parti au début. Quelle est la place de l'autobiographie dans ce livre ? Elle a été opportuniste comme place. C'est-à-dire que je n'ai pas été subjectif avec moi-même et ma démarche a été objective. J'ai utilisé mes propres connaissances… des gens, ou de situations que j'ai connues tout en essayant de les exacerber, les exagérer et d'en tirer l'essentiel pour que ça aille justement dans le sens de mes questionnements. Moi je suis un peu dans mes personnages : je suis un peu dans le journaliste, dans Djo [le commissaire Djo est le héros principal de la Prière du Maure, ndlr] et dans d'autres aussi. Pourquoi ce titre la Prière du maure et cette insistance sur l'aspect mauresque d'Alger ? Un cachet encore renforcé par l'usage de prénoms d'origine turque comme Aybak, Djaoudet… Moi, j'étais parti de l'idée qu'en général les romans policiers comportent dans leur titre un jeu de mots et j'avais pensé à la prière parce que c'est comme une sorte de dernier recours. Quand tout est terminé, tout est fichu, quelque part, il ne reste que la prière. Pour ce qui est du Maure, c'est un peu un clin d'œil pas uniquement pour Alger la mauresque, mais à nous-mêmes en tant qu'Algériens, berbères… C'est quelque chose d'un peu exotique vis-à-vis de nous-mêmes. S. K. (*)Adlène Meddi exerce aujourd'hui à El Watan.