Lourdes ont été les peines prononcées jeudi par le tribunal correctionnel d'El-Harrach dans l'affaire des douaniers impliqués dans les détournements au service fret de l'aéroport international d'Alger. Le juge a été encore plus sévère que le procureur de la République. Ce dernier avait requis 10 ans de prison ferme à l'encontre des 9 douaniers, 9 ans à l'encontre des employés des sociétés impliquées et 2 années pour deux autres accusés dont une femme en fuite. Cette dernière écopera, par contumace évidemment, de 10 ans de prison ferme. Les douaniers ont été condamnés à 9 ans et les employés des sociétés de courrier express, dont une femme, à 8 ans de prison ferme. Le verdict a soulevé un véritable tollé dans la salle d'audience où se mêlaient cris, pleurs et dénonciation. Chose somme tout à fait normale, mais quand on joue avec le feu on finit inévitablement, quelle que soit la durée du jeu, par se brûler, parfois à des degrés importants. Et ce fut le cas pour ce réseau, ainsi que deux militaires transférés à la prison de Blida, qui, des années durant, faisaient le nécessaire pour que des importateurs, tout aussi indélicats, importent d'importantes quantités de marchandise, principalement du matériel de télécommunication et des équipements électroniques sans contrôle ni paiement des taxes douanières. Grâce aux agissements de ce réseau de 20 personnes, le marché parallèle était inondé de téléphones portables dont Thuraya et leurs accessoires, des flashs-disk, Mp3, Mp5, des émetteurs récepteurs… en provenance de Chine et de Dubaï. Selon les révélations de certains accusés, plus de 25 colis contenant plus de 400 téléphones portables, MP3, MP4 ou autres accessoires tels des cartes mémoire, flashs-disk… sont acheminés quotidiennement, illégalement s'entend, au niveau du service de fret de l'aéroport d'Alger, et ce, depuis le début des années 2000. Un préjudice s'élevant à des milliards de dinars pour le secteur des douanes qui n'a pu récupérer aucun centime en raison de l'absence de PV de saisi de marchandises prouvant réellement les faits, particulièrement la violation du code des douanes par les fonctionnaires du secteur. Les sociétés de courrier express DHL, Fedex et UPS ont eu droit à des dommages.