Depuis neuf mois, Chypre sollicite une aide financière de 17, 5 milliards d'euro auprès des bailleurs de fonds internationaux. Un montant qui correspond au produit intérieur brut de l'île soit à toutes les richesses produites à Chypre pendant une année... Une somme qui ferait exploser la dette chypriote or le FMI ne prête pas d'argent si la dette dépasse un certain niveau. L'Allemagne était réticente et des pays comme la Finlande voulaient que le FMI soient associés à un éventuel plan d'aide. Il a donc fallu attendre 4 heures du matin ce samedi pour que l'Eurogroupe convie la presse accréditée à Bruxelles pour connaître l'évolution de ce dossier. Après des heures de discussions, les ministres des Finances de la zone euro ainsi que le Fonds monétaire international (FMI) ont accouché d'un accord sur un plan d'aide à Chypre mais sans atteindre le montant de 17 milliards d'euro réclamé par Nicosie. 10 milliards d'euro de prêts ont été prévus, financés partiellement par les banques et il appartient aux Chypriotes de trouver le reste ailleurs. Par exemple en taxant davantage l'impôt des sociétés qui est l'un des plus bas d'Europe. Le gouvernement chypriote devra donc privatiser les entreprises publiques rentables, élever les impôts, limiter les salaires et diminuer des dépenses publiques. Nicosie devra aussi montrer qu'elle lutte activement contre le blanchiment d'argent et se tourner vers Moscou pour demander la prolongation du délai de remboursement d'un prêt russe de 2,5 milliards d'euro en impliquant la Russie dans le plan de sauvetage concocté samedi matin à Bruxelles. Désormais la vague de l'austérité a gagné les rives des côtes chypriotes... A.M