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Hanoune "remercie" le général Toufik et s'en prend à Grine et à Saâdani Elle a estimé qu'on est en phase "de criminalisation de la pratique politique indépendante"
Pour la patronne du PT, "l'intrusion médiatique" de l'ex-patron du DRS est une mise au point destinée à alerter l'opinion sur ce qu'elle qualifie d'"engrenage mortel", en référence aux "dérives" au sommet de l'Etat. L'onde de choc provoquée par la lettre de l'ex-patron du DRS, Mohamed Mediène, dit Toufik, ne s'estompe toujours pas. Hier, Louisa Hanoune n'a pas tari d'éloges pour l'ancien chef des services secrets, lors d'une conférence de presse animée à Alger. Saluant l'auteur de "la mise au point" à la suite de la condamnation du général Hassan par le tribunal militaire d'Oran, Mme Hanoune a tenu, surtout, à remercier le général Toufik parce qu'il a agi, a-t-elle estimé, "en homme d'honneur et non pas en lâche", contrairement "aux voleurs qui condamnent des boucs émissaires". "Merci mon général. Merci de confirmer votre attachement et votre fidélité au serment du 1er Novembre 1954. Merci parce que votre mise au point signifie basta ! Votre message nous réconforte parce qu'il confirme qu'on lutte au sein même de l'armée. Votre message a été reçu 5/5 par nous, mais aussi par tous les Algériens. Puisse votre message être le grain de sable qui va enrayer l'engrenage mortel", a déclaré la patronne du PT, non sans crier haro sur Hamid Grine et Amar Saâdani. "Je veux parler du ministre de la propagande à qui on a demandé de parler et il l'a fait sans même prendre le temps de lire la lettre du général Toufik pour s'apercevoir qu'il n'y avait pas de violence", a affirmé la conférencière dans une allusion à Hamid Grine, dont elle a estimé que la réaction à "l'intrusion médiatique" de l'ex-chef du DRS "est affreuse". Louisa Hanoune n'a pas choisi de jouer au plus fin avec les pourfendeurs de la lettre du général Toufik. Ainsi, elle a sévèrement rabroué le ministre de la Communication à qui elle reproche son silence sur les attaques "violentes, viles et misogynes" dont elle avait fait objet de la part du patron du FLN, rapportées par la presse et rediffusées, à maintes reprises, par des chaînes de télévision. Elle s'est interrogée, par ailleurs, sur le silence de la justice qui ne s'est pas autosaisie à la suite des attaques de Saâdani, mais aussi sur celui de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav) de Miloud Chorfi, toujours prompt, selon elle, à réagir contre des chaînes de télévisions privées sous prétexte que l'Autorité n'accepte aucun dérapage. Concernant Amar Saâdani, qu'elle n'a pas cité nommément, Mme Hanoune a estimé que ses déclarations, d'avant-hier, contre le général Toufik, "sont écœurantes". Evoquant le dernier "incident" qui s'est produit à l'Assemblée nationale où des députés de l'opposition ont été interdits de tenir un point de presse, la patronne du Parti des travailleurs considère que ces réactions "totalitaires" sont l'œuvre de l'oligarchie. "Le totalitarisme oligarchique, a souligné la conférencière, s'est manifesté, encore une fois, par cette atteinte au droit des élues", laquelle atteinte, a-t-elle poursuivi, "consacre un coup d'Etat permanent", et qui mènerait à "un système dictatorial" et "une criminalisation de la pratique politique indépendante et du patriotisme". Qualifiant la situation actuelle de "prérévolutionnaire", dont les signes annonciateurs sont "cette loi de finances antisociale et antinationale", Louisa Hanoune considère que "la politique de terre brûlée et de fuite en avant adoptée par les responsables enclenchera un processus qui rappelle celui qui a préludé la chute de Moubarak en Egypte". Un brin d'espoir tout de même dans son propos, en se félicitant que "la majorité des Algériens n'est pas défaite, mais c'est l'oligarchie qui est dans le creux de la vague". M.M.