Résumé : Amel rentre chez elle dans un état euphorique. Elle avait oublié sa phobie de l'avion, et pour une fois son voyage s'avéra un véritable plaisir. C'est Ramzi qui était aux commandes, et elle savait que rien de fâcheux ne pouvait l'atteindre. Arrivée à la maison, elle offre des cadeaux à sa maman. La vieille femme est agréablement surprise. - Oh Amel ! Tu as dépensé une fortune pour moi cette fois-ci ! - Rien n'est trop cher ni trop beau pour toi, ma chère maman. - Oh ma fille ! Tu aurais dû plutôt penser à la confection de ton trousseau. De telles choses sont destinées à une mariée. - Mais non, maman. Tu n'es tout de même pas aussi vieille que ça, voyons ! La couleur de ce tissu te plaît-elle ? Elle prend le coupon et le déplie. Sa mère passe une main caressante dessus. - Elle est magnifique. Le foulard épousera bien cette couleur épicée. Merci Amel. Elle se lève et prend sa fille dans ses bras. - Merci ma chérie. Heureuses et détendues, elles se rendirent toutes les deux dans la cuisine pour préparer le dîner. Amel se met à éplucher des légumes, avant de lancer : - Ramzi viendra demander ma main jeudi. - Ramzi ? - Oui, le commandant de bord, tu l'as oublié ? - Ah ! Sa mère se confine dans son silence. Amel se voit dans l'obligation de donner plus de détails. - J'ai bien réfléchi, mère. Ramzi est un très bon parti. Je ne veux pas le rater. - Tous mes vœux de bonheur, ma fille. Le ton était sec et ne prêtait à aucune insistance. Amel se mord les lèvres, puis se dit qu'il faudra peut-être tenter de raisonner sa mère d'une autre manière. Elle soupire et se met à lui narrer sa visite à Constantine, son déjeuner chez Manel. Le voyage avec Ramzi, auquel elle avait déjà donné son consentement. Sa mère se lève pour rajouter de l'eau dans la marmite, réduit le feu, puis revient s'asseoir près de sa fille. - Que la volonté de Dieu soit faite. - Et papa ? Qui va le mettre au courant ? - Mais moi pardi ! Et tes frères aussi, il va falloir que je les appelle dès demain. - Fais comme tu veux, mère. Faïza, ma future belle-mère, te contactera sûrement bientôt. - Cela me fera plaisir de la rencontrer ainsi que ce Ramzi dont tu ne cesses de parler. - Tu vas voir maman, il te plaira à coup sûr. Le week-end arrive. À l'heure convenue, Ramzi et Faïza, sa mère, se présentent chez les parents d'Amel qui les reçurent à bras ouverts. Pour la circonstance, cette dernière avait fait appel au goût de son amie Hayet qui lui conseilla de porter son beau caftan en soie brodée. - Il te va à merveille, lui dit-elle, tout en la poussant vers la porte de sa chambre. Va donc leur servir une boisson. Va au salon ! Amel est confuse. Elle hésite et s'accroche au bras de Hayet. - J'ai un peu peur. La jeune fille se met à rire. - Le contraire m'aurait étonné, Amel. Toutes les futures mariées passent par cette phase de timidité. Toi au moins tu as eu la chance de rencontrer et de connaître ton futur mari. Et si c'était donc quelqu'un que tu n'avais jamais connu qui s'était présenté ? Comment aurais-tu réagi ? - Je ne sais pas. Mais ce qui est certain, c'est que je n'aurais jamais accepté de me lier à un inconnu. (À suivre) Y. H.