Sonatrach a gelé une disponibilité de 7 milliards de dollars accordés par de grandes banques internationales. La circulaire Ouyahia en prohibant le recours par les banques publiques aux crédits extérieurs, en vue de réduire le poids de la dette extérieure, modifie en partie la politique de financement de nos principaux partenaires économiques à l'égard du pays. Que vont devenir les 2 milliards d'euros accordés par la France, les 7 milliards de dollars mis à la disposition de Sonatrach pour les besoins de son programme de développement par de grandes banques internationales ? Les premiers éléments de réponse aiguillent sur l'orientation de la politique de mobilisation des crédits extérieurs du pays d'ici à 2009. “Sur les 2 milliards d'euros accordés par la France, à l'issue de la visite de M. Sarkozy à Alger, 1 milliard de dollars sont des crédits à l'export, 280 millions de dollars d'allégement au titre de la conversion de dettes en investissements, le restant étant des crédits concessionnels”, indique un responsable à la mission économique de l'ambassade de France. Sur le 1 milliard de crédits export, 300 millions d'euros sont en cours d'utilisation. Il reste 700 millions d'euros. La solution est de réserver cet argent aux projets du secteur privé via la garantie des banques publiques, a ajouté la même source. Mais le problème réside en ceci : les banques publiques vont-elles accorder leurs garanties, alors que le ton est à l'hyper-prudence ? Il faudra donc beaucoup d'imagination pour que les sociétés privées puissent continuer à bénéficier de crédits extérieurs pour financer leur expansion. Pour Sonatrach, la situation est différente. Les prix actuels du pétrole sont en train d'accroître substantiellement ses liquidités, lui permettant de recourir pour une bonne partie de ses projets à ses ressources propres. Elle peut également recourir aux ressources financières locales : crédits en dinars des banques publiques, emprunts obligataires en dinars. En guise de rappel, signalons que les crédits concessionnels, c'est-à-dire avantageux ne sont pas interdits par la circulaire Ouyahia. Ce qui accorde une certaine marge de manœuvre pour le financement de l'économie. Mais la principale marge de manœuvre apparaît dans l'utilisation des ressources financières locales. Les excédents de la caisse de régulation ne créent pas un gros besoin de financement extérieur pour le plan de relance complémentaire, du moins pour les deux à trois premières années du programme. Les importantes liquidités bancaires constituent aussi un appoint pour le financement des investissements des entreprises. C'est à première vue jouable tant que la flambée des prix du pétrole alimentent grassement ces “circuits” de financement publics. N. Ryad