Le Centre d'action et de réflexion sur l'entreprise (Care) ne désarme pas devant un climat des affaires très difficile. Il est à l'origine d'une initiative majeure en vue d'améliorer le climat des affaires en Algérie. En effet, "Care et ses partenaires (associations professionnelles et patronales, acteurs locaux, chefs d'entreprise ...) mènent depuis maintenant un peu plus de deux ans, avec le soutien du Cipe (Center for International Private Entreprise), un programme destiné à donner la parole aux chefs d'entreprise d'une dizaine de régions, originaires d'une vingtaine de wilayas. L'objectif principal de ce projet est de contribuer au renforcement de la concertation entre l'Etat, les entreprises, les associations professionnelles et les organisations patronales à travers une nouvelle approche de bas en haut qui consiste à être à l'écoute des entrepreneurs et du monde économique en vue d'assurer que les lois et les réglementations soient les plus efficaces possibles et tiennent compte des attentes des parties prenantes (citoyens, Etat, entreprises...), ainsi que des conditions de mise en œuvre de ces lois et réglementations pour l'amélioration du climat des affaires et relancer la croissance économique" , indique une contribution du cercle d'action, parvenue à la rédaction . Care ne veut pas rendre publics les résultats de ce travail ainsi que les propositions issues de cet effort. Le communiqué veut juste donner les grandes lignes, les grands objectifs de ce projet. Un avant-goût de ce chantier. Car le rapport final finalisé sera présenté bientôt au gouvernement. En un mot, Care ne veut en aucun cas fournir les détails de ce texte avant qu'il ne soit réceptionné par l'Exécutif. "Le document sera présenté au gouvernement. Son contenu sera partagé lors d'une rencontre nationale qui aura lieu le 12 juillet prochain", annonce Care. La contribution esquisse, néanmoins, la démarche adoptée. "Les promoteurs du projet ont commencé par écouter les chefs d'entreprise au niveau de plusieurs régions du pays. Après l'identification des attentes des chefs d'entreprise, un long travail de co-propositions de solutions a été mené. Enfin, le projet de rapport a été proposé aux Associations professionnelles – Organisations patronales avant son adoption finale." Care assimile ce travail à un programme de réformes économiques pour l'entreprise. À travers la contribution, le centre d'action "vise à attirer l'attention sur le fait que la réussite d'un nouveau modèle de croissance nécessite la mise en œuvre d'un nouveau modèle de concertation Etat-entreprises". Care plaide via ce rapport pour une nouvelle approche de la relation Etat-entreprises. Concrètement, "il s'agit de promouvoir une nouvelle culture de partenariat Etat-entreprises basée, primo, sur une réelle confiance en l'entreprise et ses représentants, secundo, de nouvelles méthodes de collaboration impliquant l'ensemble des parties prenantes (gouvernement, administration nationale et locale, entreprises, associations professionnelles et organisations patronales, syndicats, universitaires, experts...). Ces parties prenantes doivent collaborer ensemble à identifier les solutions aux problèmes rencontrés par les entreprises. Chaque partie prenante devra assumer une partie de ces engagements. Un processus de suivi-évaluation est mis en place et alimenté par l'ensemble des parties prenantes. Une telle démarche doit veiller à mobiliser de manière coordonnée l'ensemble des ressources et compétences disponibles au niveau de toutes les parties prenantes. Aucune partie ne peut assumer seule l'effort d'analyse et de propositions de solutions de politiques publiques. Cette approche de bas en haut nous garantit la faisabilité des mesures préconisées et l'adhésion des parties prenantes qui s'engagent à mettre en œuvre la feuille de route retenue. Les recommandations, qui émaneront ainsi des acteurs eux-mêmes, serviront lors de la phase d'évaluation des politiques publiques mises en œuvre". Ainsi, Care ne se contente pas de constater que l'environnement des affaires est peu propice à l'investissement, il s'engage dans une initiative judicieuse en vue d'améliorer le climat des affaires en Algérie et, partant, dynamiser la création d'un grand nombre d'emplois et de richesses dans le pays. K. R.