Quatorze années plus tard, un chef de l'Etat russe regrette publiquement l'effondrement de l'ex-Union des Républiques socialistes soviétiques (URSS). Dans son discours annuel à la nation, Vladimir Poutine a affirmé que “la chute de l'URSS a été la plus grande catastrophe géopolitique du siècle. Pour le peuple russe, cela a représenté un véritable drame”. “Des dizaines de millions de nos citoyens et compatriotes se sont retrouvés en dehors du territoire russe”, a-t-il ajouté en évoquant l'indépendance des républiques soviétiques, après la transition dans le cadre de la Communauté des Etats indépendants (CEI). Très amer, le patron du Kremlin est revenu sur les conséquences désastreuses de “l'épidémie de destruction qui s'est étendue à la Russie même. L'épargne des citoyens a été anéantie et les vieux idéaux détruits”. Très nostalgique, il donne l'impression de vouloir recoller les morceaux en insistant sur la nécessite de “mettre en place les normes d'une civilisation commune et de synchroniser le développement de la Russie et de ses pays amis”. Sur sa lancée, Poutine n'a pas raté l'occasion de critiquer ce qu'il a appelé “révolutions” pacifiques en Ukraine et en Géorgie. Cédant apparemment aux pressions américaines, le chef de l'Etat russe a parlé pour la première fois du développement de son pays en tant qu'“Etat libre et démocratique”. “J'estime que notre principale tâche politique et idéologique est le développement de la Russie en tant qu'Etat libre et démocratique”, a-t-il annoncé dans son discours. Il a, cependant, tenté de faire croire que les progrès de la démocratie en Russie n'allaient pas être dictés de l'extérieur en précisant : “Il faut préserver nos valeurs, ne pas perdre nos acquis et trouver notre voie propre vers la démocratie.” Sur le plan économique, Poutine a proposé une amnistie des capitaux accumulés non déclarés en suggérant un taux d'imposition unique de 13% sur les sommes légalisées dans son adresse annuelle à la nation. Enfin, concernant le terrorisme, il a déclaré qu'il n'avait pas d'“illusions” là-dessus. “Ces dernières années, nous avons accompli beaucoup de pas sérieux dans la lutte contre le terrorisme. Mais il ne doit pas y avoir d'illusions en la matière. La menace est encore forte, nous recevons des coups très douloureux”, a-t-il ajouté. K. A.