Les applaudissements de l'assistance en disent également long sur l'adhésion du congrès à sa politique et à sa démarche. Les travaux du 7e congrès du Mouvement de la société pour la paix (MSP), ouverts jeudi à Alger, se sont poursuivis hier avec la participation de quelque 2 000 congressistes, visiblement acquis, en grande majorité, au président sortant Abderrezak Makri dont la velléité de rempiler pour un autre mandat est affichée depuis plusieurs mois déjà. Dans cette optique, M. Makri, il allait de soi, a pris les devants par rapport à ses adversaires, tellement d'ailleurs que le congrès paraissait ficelé. Ce qui s'est vérifié à l'ouverture des travaux à la Coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf. Le tri sur le volet de la majorité des congressistes, l'élection des membres du bureau du congrès, soit ceux-là mêmes ayant dirigé la commission préparatoire, toutes les conditions étaient réunies pour permettre à M. Makri de damer le pion à tous ses potentiels adversaires. L'adoption, dès le premier jour, du règlement intérieur du congrès quasiment dans la foulée de l'élection du bureau puis l'adoption, hier, à l'unanimité des bilans moral et financier, constituent autant d'éléments qui présentent M. Makri comme le grand favori des congressistes du parti. L'assurance qu'il a affichée dans le discours à l'ouverture du congrès auquel étaient conviés quasiment l'ensemble des représentants de la classe politique nationale, partis du pouvoir et ceux de l'opposition. Le discours fleuve tenu par M. Makri s'apparente à ce que sera son programme politique durant les cinq années à venir. En effet, le chef sortant du MSP a lu tout un livret d'une vingtaine de pages dans lequel sont déclinées les grandes lignes de son programme mais aussi son souhait de provoquer, dans le cadre d'un consensus national, le changement démocratique tant attendu. M. Makri, qui se réclame clairement de l'opposition, n'a pas manqué de lancer quelques flèches à ses adversaires au sein du parti, eux, qui prônent une politique "participationniste", visant plus particulièrement son principal adversaire, en l'occurrence Abou Djerra Soltani, même s'il a refusé de le nommer. Les applaudissements de l'assistance en disent également long sur l'adhésion du congrès à sa politique et à sa démarche. Ceci quand bien même l'on tente, sur place, de faire accroire que le suspense est de mise tant que le congrès n'a pas clôturé ses travaux. Ce discours est développé notamment par les congressistes acquis au clan des "entristes" qui activent pour le retour du parti dans le giron du pouvoir. Outre Abou Djerra Soltani, ancien président du parti, Abdelmadjid Menasra, député, et Laouar Naâmane, ancien député, épaulés par quelques anciens cadres du parti dont l'ancien ministre du Commerce, Hachemi Djaâboub, ou encore l'ancien président du madjliss echoura, Abderrahmane Saïdi, sont les principaux représentants des adeptes d'une participation au gouvernement. Néanmoins, ces cadres ne semblent pas séduire grand nombre parmi les congressistes, y compris dans le clan favorable à la réintégration du pouvoir. Ceci d'une part. D'autre part, la ligne de l'opposition prônée par M. Makri semble plaire davantage aux militants en ce sens que ce dernier, arguent-ils, a su redonner de la crédibilité au parti. Ainsi, et sauf grande surprise, la voie est ouverte devant le président sortant du MSP, dont l'élection échoit d'abord au madjliss echoura, et soumise ensuite au plébiscite du congrès. L'élection de cette instance suprême du parti entre deux congrès était, quant à elle, prévue pour la soirée d'hier. Le madjliss echoura sera composé de quelque 250 membres. L'élection de M. Makri, si elle venait à être officialisée, sera évidemment précédée par l'adoption de la résolution politique du parti conforme à la ligne qu'il prône. Autrement dit, le MSP sera maintenu dans l'opposition. Farid Abdeladim