Après une longue attente et suite aux échos collectés auprès des congressistes, Abou Djerra Soltani et Abdelmadjid Menasra auraient fini par jeter l'éponge avant même l'installation de la commission des élections, laissant la porte grande ouverte à la reconduction de Makri. Si la reconduction d'Abderrezak Makri à la tête du Mouvement de la société pour la paix (MSP) se dessinait dès le coup d'envoi des travaux du 7e congrès du parti, ouvert jeudi, cette décision a tardé à être officialisée, hier au dernier jour de cette joute partisane. En effet, le suspense était entretenu jusque tard dans soirée du troisième et dernier jour de ce congrès dont les travaux se sont déroulés dans leur intégralité à huis clos. Ainsi, même les candidatures annoncées au préalable ont longuement hésité à se prononcer. Les anciens présidents du parti, Abou Djerra Soltani et Abdelmadjid Menasra, ou encore l'ancien député et membre du madjliss echoura sortant étaient les adversaires attendus de M. Makri. Les trois potentiels candidats ont un point en commun : ils prônent la ligne politique "entriste" à l'opposé de Makri qui, lui, se proclame de l'opposition au pouvoir. Mais c'était compter sans le flou qui a entouré ce congrès, marqué par des tractations appuyées. L'enjeu était tendu, d'autant plus que la composante du madjliss echoura (conseil consultatif), instance à laquelle échoit l'élection du président du parti, a tardé à être divulguée aux congressistes. Ce qui a poussé les trois prétendants, hormis Makri, à l'hésitation concernant leur candidature. Ils ne voulaient ainsi pas se prononcer avant de connaître les membres du madjliss echoura qui les éliront, manière de jauger leurs chances de réussite selon les penchants de ces derniers. Néanmoins, après la longue attente et suite aux échos collectés auprès des congressistes, Abou Djerra Soltani et Abdelmadjid Menasra ont fini par jeter l'éponge avant même l'installation de la commission des élections laquelle relevant également des prérogatives du madjliss echoura, conformément aux statuts du parti, adoptés, par ailleurs, dans la matinée de la même journée d'hier. "Même si on me demande de me présenter, je refuserai", a, en effet, déclaré en marge Abou Djerra Soltani, alors que Menasra s'est abstenu de faire la moindre déclaration aux médias lors de ce congrès. Ceci, même après avoir ouvertement déclaré, à la veille du congrès, qu'il allait s'opposer à Makri "pour des raisons personnelles". Visiblement conscients de l'impossibilité de s'imposer face au président sortant qu'on dit avoir tout ficelé en amont, ces deux anciens présidents du parti ont jeté leur "allié de circonstance", à savoir Laouar Naâmane. Mais là encore c'était compter sans la forte mobilisation des partisans au président sortant pour qui l'élection de Makri n'allait, en réalité, être qu'une formalité. Si à l'heure où nous mettons sous presse, la reconduction de Makri n'est pas encore finalisée, tous les éléments laissent présager que, sauf surprise de dernière minute, qu'il passera haut la main. Farid Abdeladim