“Le FFS demeure attaché à ses choix politiques de refus de toute alliance ou connivence aux relents tribalistes, sectaires et démagogiques. Il continuera à œuvrer inlassablement au rassemblement des forces démocratiques autonomes pour une réelle représentation politique et sociale”. On l'aura sans doute compris : le parti de Hocine Aït Ahmed n'est pas disposé, du moins à court terme, à contracter une alliance avec son éternel “frère ennemi”, le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD). Cependant, pour les besoins du fonctionnement des municipalités dont une bonne partie est bloquée, faute de majorité après les dernières élections partielles, le plus vieux parti d'opposition laisse le soin aux instances locales de décider du choix des alliances à contracter. “Partisan d'une gestion participative et citoyenne des affaires locales, le FFS considère que les arrangements arithmétiques indispensables pour la prise en charge des doléances citoyennes sont du ressort des instances locales du parti”, a expliqué, hier, Ali Laskri, premier secrétaire du parti lors d'une conférence de presse tenue au siège du parti à Alger. Ainsi donc, les alliances au niveau local pour l'élection des présidents d'APC dans les municipalités où aucun parti ne dispose de la majorité n'obéira qu'à l'impératif d'opérabilité, selon le FFS, loin de la proximité programmatique. “Il faut être concret sur le terrain (…) il se trouve que les élus doivent prendre en charge des doléances des citoyens. Il s'agit donc de trouver les meilleurs moyens d'opérabilité. Mais l'alliance politique suppose un débat et la réalisation d'objectifs communs”, a expliqué pour sa part Karim Tabbou, secrétaire national à la communication et à l'information, et porte-parole du parti. Le FFS ne précise pas pour autant, quand bien même que ce sera des arrangements arithmétiques, si le RCD peut figurer dans la liste. Il faut dire que le refus du FFS de contracter une alliance avec le RCD et qui remonte déjà à 1989 tient aussi visiblement aux approches divergentes des deux partis sur les élections partielles, le FFS reprochant au RCD de n'avoir pas dénoncé la dissolution. “(…) c'est dans ce contexte de violence multiforme que le jeu de certaines forces politiques nous a paru paradoxal. Après avoir cédé sur l'essentiel, elles se sont opposées sur l'accessoire. Une fois acceptée la dissolution illégale et arbitraire d'assemblées en exercice, on peut toujours chercher à se donner bonne conscience sur des irrégularités techniques d'une élection essentiellement politique et se donner à moindre effort une image d'opposant ou de prosélyte de la démocratie”, note Laskri dans une déclaration liminaire. Ceci dit, au FFS qui rappelle au passage les conditions ayant présidé à la dissolution des assemblées locales et les enjeux y inhérents, on estime que “le parti a été conforté” par les élections partielles et que le pouvoir n'a pas réussi à reconfigurer la carte politique de la région, en dépit de tous les moyens déployés dont, notamment, la confusion entretenue sciemment autour des bulletins de vote, lesquels ne comportaient ni les photos des candidats, ni les sigles des partis. “Le FFS a montré sa capacité et sa crédibilité”, estime Tabbou. À ceux qui relèvent que le parti a perdu dans ses fiefs traditionnels, à l'image de Aïn El-Hammam, bastion du parti passé sous la coupe du RND, le FFS répond que les “algériens ont perdu le fief politique qui est Alger où toute manifestation est interdite et ont perdu Hassi-Messaoud, fief économique”. “Le plus important a été de réhabiliter le politique et de créer une dynamique politique nationale pour récupérer les vrais fiefs”, a ajouté Tabbou. Quant à la défection de l'électorat, elle n'est pas due à la “mauvaise gestion des élus du parti” qui ont eu à présider aux destinées des municipalités, mais plutôt aux traditions de la région où souvent le taux de participation au scrutin est faible sans compter le black-out ayant entouré ce rendez-vous électoral. Favorable au rassemblement des forces “autonomes” et elles existent, selon lui, le FFS a indiqué qu'il tiendrait son congrès au courant du premier semestre 2006 pour peu que les conditions politiques s'y prêtent. Enfin, concernant la gestion par les pouvoirs publics de la communication autour de la maladie du président de la république, Ali Laskri, qui s'est dit “compatissant avec le chef de l'état et avec sa famille”, a estimé toutefois que “la vérité est le moindre des respects pour rétablir la confiance avec le pays”. Le FFS a rappelé qu'en 1999, le parti n'a pas dissimulé la maladie de son chef charismatique, atteint d'un malaise cardiaque lors de la campagne électorale. “Notre credo, c'est le discours vrai”, a indiqué Laskri KARIM KEBIR