“Aujourd'hui, l'Etat algérien est physiquement visé, car la mondialisation signifie la destruction des institutions des Etats, afin de faciliter la spoliation et la confiscation des richesses des nations”, déclarait, hier, Louisa Hanoune à la faveur d'une conférence de presse ponctuant la clôture de dépôt des listes de candidatures pour le 17 mai prochain. La secrétaire générale du PT n'y est pas allée de main morte pour dénoncer les commanditaires des attentats qui ont ciblé le Palais du gouvernement, “symbole de l'Etat et de la souveraineté nationale”. Des commanditaires que la stabilité en Algérie dérange et menace leurs intérêts. La rencontre avec la presse, et qui intervient au lendemain de la clôture des deux journées de travail du comité central du parti et des têtes de liste des 48 wilayas, a été une occasion pour Mme Hanoune de présenter sa lecture des évènements sanglants qu'a connus le pays mercredi dernier. “Le maintien de nos travaux est un acte de résistance, comme ce fut le cas pour les membres de l'Exécutif, sortis sur le terrain le lendemain des attentats, et comme ce fut le cas aussi durant la décennie noire”, dira-t-elle. C'est dans la signification des attentats et leur origine que la conférencière puisera l'essentiel de son discours de précampagne. Ce thème était au centre des débats qui ont marqué les journées de travaux du PT. Bien qu'exécutés par des Algériens, les attentats ont été commandités par des étrangers, soutient Mme Hanoune. Ces derniers auraient, selon elle, compris que “ni la décennie du terrorisme ni la crise en Kabylie ne sont pas parvenues à diviser le peuple algérien et ne l'ont pas mis à genoux ; l'Algérie a instauré un véritable dialogue politique. Alors, ils ont décidé d'utiliser les moyens forts afin de consacrer leur domination”. La candidate à la présidentielle de 2004 rejoindra le ministre de l'Intérieur qui affirmait que les attentats qui ont secoué le cœur de la capitale ne peuvent signifier l'échec de la concorde civile, qui a apporté un brin de sérénité au pays. “La concorde civile n'est pas un accord de paix imposé.” 11 septembre, 11 mars et 11 avril, ce n'est pas “kif kif”, a-elle affirmé, en soulignant que l'Algérie n'occupe aucun pays et n'opprime aucun peuple. Et si l'Algérie est aujourd'hui ciblée de l'extérieur, c'est surtout à cause de ses positions souveraines, poursuit la secrétaire générale du Parti des travailleurs qui a rappelé le niet algérien quant à l'installation d'une base militaire américaine sur son territoire et les amendements de la loi sur les hydrocarbures. “Ceux qui veulent déstabiliser l'Algérie savent que s'il n'y a pas d'Etat, l'Algérie ne pourra pas se débarrasser du FMI à qui profitent les longues périodes de transition et qui, il y a quelques jours, demandait des explications sur nos dépenses militaires”. Rappelant les efforts consentis par les forces travaillistes, notamment l'UGTA, l'oratrice s'étalera longuement sur les raisons qui ont poussé un jeune drogué à commettre un attentat. “Le suicide a toujours été un acte isolé chez les jeunes désespérés, ils n'ont jamais visé les institutions de l'Etat”, souligne Mme Hanoune qui a précisé que le timing des attentats, à la veille d'un important rendez-vous électoral, n'a rien de fortuit. “Nous n'avons pas à couvrir les vrais responsables. Car il ne s'agit pas d'actes criminels, c'est une offensive contre l'Etat algérien”, a-t-elle poursuivi en affirmant que l'Algérie ne sera pas Mogadiscio. W. L.