Le ministre a annoncé, hier, la mise en place prochaine d'un service d'audit chargé de la vérification et la validation des chiffres qu'avancent les OPGI sur l'état d'exécution de leur programme. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, qui a réuni, hier, au siège de son département ministériel, les présidents de conseils d'administration et les directeurs généraux des OPGI n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour faire un constat loin d'être satisfaisant du secteur. La rencontre qui se situe à mi-parcours de l'échéance 2009 se veut être une occasion pour instruire les responsables sur la prise en charge du programme du gouvernement adopté dernièrement par l'APN et le Conseil de la nation. D'emblée, Noureddine Moussa rappelle que les programmes tracés par le gouvernement en matière d'habitat ne connaissent pas la réussite escomptée, un échec qu'il attribue à la non-complémentarité des idées, le manque de transparence et la prise de décisions hâtives. “Il faut éviter les travestissements des textes et législations, notamment l'application gelée alors que cela nécessite parfois une interprétation élastique afin d'arriver aux objectifs tracés”, a-t-il dit. Pour le ministre, répondre aux attentes des citoyens en matière d'habitat, c'est aussi œuvrer au respect des particularités et spécificités de chaque région avec ses milieux naturels et sociaux. “Notre but n'est pas de réaliser pour réaliser mais de lier la conscience individuelle et collective avec le concept maintenance et la préservation de ce qui est existant”, explique-t-il. Et de confier que la crise du logement ne s'est pas amplifiée au fait de l'offre et de la demande, mais beaucoup plus à la non-satisfaction des citoyens qui ont bénéficié de logements ne correspondant pas à leur mode de vie. “Il faut qu'on se mette en tête que nous concevons des logements pour les Algériens. Il est donc logique que la nature de ces logements tienne compte des us et coutumes qui apparaissent dans leurs activités quotidiennes”, dira le ministre en étayant par le phénomène courant, à savoir les transformations qu'opèrent à l'intérieur et à l'extérieur les bénéficiaires de logements, ce qui ne manque d'ailleurs pas d'influer négativement sur les façades des cités. De même que le ministre a insisté sur la révision des cahiers des charges en intégrant certains matériaux qui assurent une meilleure qualité de réalisation, d'une part, et le confort du locataire qui évitera par là même d'avoir recours aux transformations parfois doublement préjudiciables, d'autre part. Abordant le volet relation entre les OPGI et les citoyens, Noureddine Moussa a fait savoir que beaucoup d'aspects négatifs sont constatés dans ce cadre. “Sachez que le manque de communication avec les citoyens a fait que ces derniers rejettent toutes les initiatives de l'OPGI et donné lieu au refus de payer même les redevances locatives. Un facteur qui a généré un déficit dans les caisses des offices qui n'arrivent plus à assurer un minimum d'entretien dans les cités plongées dans l'abandon total. Il est donc impératif de créer des cellules au niveau des offices dont la mission est de sensibiliser le citoyen à travers la vulgarisation et la généralisation des textes qu'il sera amené à respecter. Le citoyen est partie prenante et partenaire effectif et actif.” Pour sa part, M. Boukhari, directeur central au ministère, a fait un exposé relatif au bilan des réalisations du premier semestre 2007 ainsi que les programmes en cours et entrant dans le cadre du plan quinquennal 2004-2009. Il faut savoir à ce sujet que sur un parc national immobilier estimé aujourd'hui à près de 600 000 logements, le patrimoine géré par les OPGI s'élève seulement à 702 391 logements sociaux locatifs et 50 879 locaux soit un total de 753 170 unités. Le patrimoine immobilier en copropriétés est évalué à 101 066 logements et 9 504 locaux cédés et non encore soldés. Globalement, le bilan du premier semestre 2007 fait ressortir les chiffres suivants : 65 246 logements achevés, 145 193 en cours de réalisation et 73 665 logements inscrits non encore lancés. Sur 48 752 logements lancés, près de la moitié, soit 20 561, sont réalisés. Pour la même période, 15 834 immeubles ont connu des opérations d'entretien et de maintenance. Par ailleurs, l'opération relative à l'amélioration du cadre bâti a enregistré 512 opérations ayant concerné 13 963 immeubles totalisant 123 795 logements. À signaler que l'opération cession des biens immobiliers suivant le décret exécutif 03/269 du 7 août 2003 n'a pas connu un engouement particulier même si les prix de cession ont connu une baisse importante atteignant 40% en moyenne. Ali FarÈs