Même s'il est encore tôt de faire le bilan de l'activité de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (ANIREF) créée il y a seulement 2 ans, ses responsables ont tenu à faire le bilan des deux derniers trimestres de 2009 et du premier trimestre 2010. La directrice de l'ANIREF a animé une conférence de presse hier à Alger, axée sur des chiffres qui plaident en faveur d'une évolution plutôt positive de l'activité de l'agence. Pour la DG de l'ANIREF, Hassiba Mokraoui, «nous avions jugé utile d'établir ce bilan après cette courte activité de l'agence, le but est de casser ce tabou qui entourait auparavant ce qui pouvait se passer dans le foncier industriel ». L'objectif de l'agence, a-t-elle ajouté, «c'est d'abord de faire dans la transparence en matière du foncier, donner toutes les informations le concernant et communiquer avec les investisseurs potentiels». Détaillant les activités de l'agence depuis octobre 2009 à mars 2010, elle dira que «l'ANIREF a réalisé durant ces 2 trimestres sa mission à 79%». Dans les détails: ce sont 44 assiettes foncières qui ont été cédées en concession à des investisseurs sur un nombre de 56 proposées. Le «succès» enregistré depuis le démarrage de l'agence, Mme Mokraoui l'imputera au travail des 10 agences essaimées dans plusieurs régions du pays qui accompagnent les investisseurs. Le dispositif créé par la loi 08-04 de septembre 2008, semble, selon elle, susciter l'adhésion unanime des investisseurs qui trouvent que le dispositif serait «adéquat». Un sondage fait récemment pour connaître l'avis des investisseurs sur cette nouvelle loi, révèle que sur 200 opérateurs questionnés, la quasi-totalité a répondu en faveur du dispositif. Un autre sondage est en cours actuellement. La directrice de l'agence en tire satisfaction puisque ce qui importe est que l'agence débute avec une adhésion des partenaires (investisseurs) à ce dispositif qui consacre le principe de la concession au porteur de projet contrairement à l'ancien règlement qui consacrait la cession. La transparence réside aussi, explique M. Mokraoui, dans le fait que «cette loi fait injonction aux investisseurs ayant bénéficié de foncier de réaliser leur investissement dans un temps raisonnable au risque de le perdre». L'ANIREF lancera, dans les tout prochains jours, une nouvelle mercuriale des prix du foncier industriel. Cette mercuriale, deuxième du genre, a été réalisée sur la base de données collectées à partir d'une quinzaine d'enchères publiques organisées par l'ANIREF durant les six derniers mois, et des quelque 300 opérations de mise en vente (cession) d'actifs par des propriétaires privés enregistrées en 2009. La nouvelle mercuriale des prix prendra en compte, a assuré la directrice de l'ANIREF, les tendances à la fois des opérations de mise en concession d'actifs fonciers relevant du bien de l'Etat que l'ANIREF organise sous forme d'enchères publiques restreintes (réservées uniquement aux porteurs de projets), et les mises en cession de terrains destinées aux projets industriels par des propriétaires privés. Les prix des actifs varient d'une région à une autre et que la moyenne nationale est d'environ 400 DA le mètre carré (m²). «Ce sont les prix des actifs implantés dans la wilaya d'Alger qui faussent les tendances et empêchent une analyse claire du marché national du foncier», a-t-elle estimé, relevant que la mise à prix du m² dans la capitale dépasse les 1.000 DA alors qu'elle est d'environ 80 DA dans certaines régions de l'intérieur du pays.