Cela fait plusieurs années que les agriculteurs n'ont pas fait face à une telle situation, à savoir un retard très significatif des précipitations. « Si pour le moment rien n'inspire l'inquiétude pour les importantes plantations arboricoles et les nombreux vergers après une légère baisse des températures ces derniers jours, ce n'est pas le cas pour les céréales qui n'ont pas bénéficié des premières pluies d'octobre », explique un fellah de la plaine de Mléta, une région qui englobe des terres des communes de Hammam-Bouhadjar, Tamazoura et Aïn El-Larbaâ. Pour un autre, « même si les premières précipitations prévues pour les jours à venir apaisent un peu notre inquiétude, le mal est déjà fait pour la campagne labours-semailles d'octobre ». Ce mois est généralement le début de la campagne agricole. Cette année, les craintes sont très sérieuses. « Tout dépend du ciel même pour l'irrigation. Il faut qu'on trouve de l'eau pour arroser nos terres. La pluie est la seule source pour reconstituer les réserves naturelles et superficielles et continuer à satisfaire les besoins de l'irrigation », explique Ahmed. « Je ne peux pas m'aventurer à engager d'autres dépenses après la quarantaine de millions d'engrais et intrants alors que la terre est toujours sèche. Le blé a besoin d'un sol humide. Si la pluie n'est pas de retour, il faut s'attendre à une situation désastreuse. Les pluies tombées le mois de novembre sur la région se sont avérées insuffisantes pour la saison agricole. Nous craignons, vraiment, un scénario catastrophe cette année. Mais, nous ne perdons pas l'espoir, car nous attendons avec impatience les pluies de janvier et février qui restent décisives pour les semis de saison, car le travail précoce de la terre permet de bons résultats pour les cultures de saison ». Bouhadjar, quant à lui, préfère parler d'insuffisance pluviométrique que de sécheresse. Autrement, il faut s'inquiéter, dira-t-il, car si d'ici la mi-janvier, il n'y a pas de pluie, il pourrait y avoir un retard et cela affectera la récolte. Cette situation touche en particulier les cultures pluviales et non maraîchères. Ces dernières bénéficient, au fur à mesure, d'un système d'irrigation d'appoint qui devrait toucher quelque 10.000 hectares dans la wilaya. D'un autre côté, le ministère des Affaires religieuses a réagi à cette situation préoccupante en appelant les imams à effectuer, vendredi dernier, la prière de l'istisqaâ dans toutes les mosquées à travers les wilayas touchées par cette sécheresse. Enfin, la disponibilité de l'eau reste un casse-tête et une préoccupation majeure des agriculteurs et bien sûr des pouvoirs publics.