Le RND, parti qui se targuait d'avoir comme adhérents une majorité de patriotes, n'a rien dit. L'Organisation nationale des moudjahidine non plus. Le président de la commission officielle des droits de l'homme, Farouk Ksentini, a juste exprimé à El Watan Vendredi sa consternation : « J'espère qu'il y aura un pourvoi en cassation et que la Cour suprême prendra sérieusement en considération son cas. » La loi interdit de commenter une décision de justice. Pas la morale. Mohamed Gharbi a été condamné à mort pour avoir tué un repenti, un ancien émir de l'AIS, Ali Merad, le 11 février 2001. Une condamnation en appel qui, contrairement à la logique, a revu la peine à la hausse. Une profonde consternation a bouleversé des segments entiers de la société. Une pétition nationale a été lancée (http://www.mesopinions.com/Libérez-le-Patriote-et-le-Résistant-Gharbi-Mohamed---pétition-pétitions-1c583b7b9f6f3be2027d209097fa3c75.html), des groupes sur Facebook, une réunion de partis comme mercredi à Oran par le MDS. Au-delà du cas inédit de Gharbi, c'est tout le corps des patriotes qui interpelle la conscience nationale. Les patriotes, à travers le pays, se sentent délaissés. Ils ont entendu trop de promesses. « Le peuple algérien tient à rendre un vibrant hommage à l'armée nationale populaire, aux services de sécurité ainsi qu'à tous les patriotes et citoyens anonymes qui les ont aidés, pour leur engagement patriotique et leurs sacrifices qui ont permis de sauver l'Algérie et de préserver les acquis et les institutions de la République », lit-on dans la charte pour la paix et la réconciliation. « Les patriotes ne seront pas oubliés par l'Etat », avait déclaré en 2006 le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni. Les pouvoirs publics, selon lui, étaient en train de réfléchir afin de trouver la formule adéquate pour prendre en charge cette catégorie : « Il reste juste à définir le cadre légal pour prendre en charge cette catégorie. » En septembre 2005, Ahmed Ouyahia, alors chef du gouvernement, a promis que le corps des patriotes sera dissous, sans préciser les échéances, et que l'Etat prendra en charge la réinsertion sociale de ses membres. A écouter les patriotes, ces « fameux hommes debout », rien de cela ne s'est réalisé. Ecoutons-les.