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De chasseurs de mouflons à guides professionnels
Qui étaient au départ ces gens qui allaient devenir les guides de Mertoutek
Publié dans El Watan le 22 - 12 - 2016

Qui étaient au départ ces gens qui allaient devenir tardivement les guides de Mertoutek ? Vraisemblablement pour quelques-uns des descendants d'anciennes populations post-néolithiques, mais aussi, pour la plupart, des descendants des cultivateurs appelés en langue targuie Izegaren, que l'aménokal El Hadj Ahmed fit venir vers 1850 de la Touat (la région d'In Salah) pour mettre en culture la vallée de l'oued Mertoutek.
A cette période, les razzias étant fréquentes, ces gens furent souvent obligés de quitter leur vallée afin de se réfugier en montagne avec leurs chèvres, ce qui poussa les plus hardis à devenir des chasseurs de mouflons, à découvrir les anciennes pistes et à en ouvrir d'autres. Le premier guide fut donc le chasseur Sidi Bouya Ag Fifa, qui n'était pas un Azegar, mais un Lansari , c'est-à-dire un membre du groupe ethnique qui se revendique de la descendance des premiers compagnons du Prophète Mohammed.
Ceux que je cite ensuite furent tous des Izegaren chasseurs de mouflons, de ce fait grands arpenteurs de la montagne jusqu'à l'interdiction de la chasse. Actuellement, on ne qualifie plus la population de Mertoutek d'Izegaren, métayers des Iseqemaren anciens possesseurs des terres. Ils sont désormais considérés comme membres de la tribu des Iseqemaren.
De nos jours, comment bien connaître la montagne si l'on n'a pas besoin d'y séjourner une partie de l'année comme le faisait Sidi Bouya et d'autres grands chasseurs ? Vivre du métier de guide à Mertoutek n'a jamais été un métier lucratif comme a pu l'être celui des guides attachés à Tamanrasset ou à Djanet, ou habitant l'Immidir.
Pour Mertoutek, la meilleure période du tourisme a vraisemblablement été celle des années 1970, où il se pratiquait principalement en randonnée pédestre, les voyages durant plusieurs jours, les bagages portés par des ânes, un ânier en conduisant deux. Le guide avait en général un ou deux ânes dans la caravane dont s'occupait un ânier de sa famille. Ce moyen permettait au guide d'ajouter à ses honoraires le tarif journalier des ânes, ce qui l'aidait à gagner honorablement sa vie.
A l'heure actuelle, dans la région de Mertoutek, contrairement à ce qui se passe en Téfedest blanche, dans l'Atakor et en Immidir, nous l'avons vu, le tourisme se pratique de plus en plus en voiture, le guide n'étant plus engagé que pour une ou deux journées, sans âne pour porter les bagages. Le rapport d'une saison de guide est donc devenu dérisoire. Il faut par ailleurs reconnaître que le métier de guide de méharées ou de randonnées au Sahara n'a jamais été considéré à sa juste valeur en Algérie.
Seules, la préhistorienne Malika Hachid et la revue Tourisme magazine, que dirige Slimane Seba, l'ont mis par écrit en évidence : Malika Hachid, en consacrant trois pages à Jebrine Ag Mohammed, le célèbre guide d'Henri Lhote, dans son ouvrage Le Tassili des Ajjer (1998), et récemment Tourisme Magazine ayant fait paraître un long article sur le guide du Hoggar, Abdallah Atanouf, un guide ancien caravanier qui, depuis 1970, a fait beaucoup pour le développement du tourisme saharien algérien. Plusieurs raisons font que le tourisme s'est peu développé à Mertoutek et même en Téfedest.
La première a certainement été le manque d'ouvrages de vulgarisation récents, présentant la beauté des paysages et la richesse de l'art rupestre de cette région. Ces ouvrages continuent aujourd'hui à faire cruellement défaut, contrairement aux nombreux livres ou articles consacrés au Hoggar central et aux tisîliwîn.
La deuxième est à mettre sur le compte de l'éloignement de Mertoutek et du mauvais état des routes et pistes séparant cette agglomération de Tamanrasset, ce qui entraînait des frais de transport élevés. La logistique touristique incluait le paiement de deux jours pour l'aller en voiture et deux jours encore pour le retour à vide du véhicule, soit quatre jours, et autant pour le retour après la randonnée, soit au total huit jours par véhicule.
Quant à la troisième, il faut aussi l'attribuer à l'attitude des agences de voyages locales et étrangères, qui n'ont jamais beaucoup fait d'efforts, sauf exception, pour promouvoir la destination. Ce qui sauvera peut-être cette région lorsque le tourisme reprendra normalement, c'est l'amélioration sérieuse des voies de communication, qui permet désormais de rejoindre Mertoutek en une journée depuis Tamanrasset. Nous en avons fait l'expérience en novembre 2012. Pas plus que pour se rendre dans les Tassilis du Hoggar ou en Immidir.
Enfin, l'autre nouveauté capitale qui vient de désenclaver Mertoutek a été l'arrivée du téléphone dans le village en novembre 2012, ce qui permet désormais de prévenir guide, ânier et âne. Pour preuve, le guide Amghar Chunka vient de m'appeler longuement de Mertoutek, ce jour, 22 mai !
Il se trouvait dans son jardin et pouvait ainsi me donner le nom du père de Sidi Bouya, des nouvelles des gens du village, m'apprendre qu'il avait eu une petite fille et que l'oued Mertoutek avait un peu coulé ! «Nor wi isalan wi-n-tidet, Les voilà les vraies nouvelles» ! Bien entendu, si le tourisme se développe à Mertoutek, il faudra que des jeunes du pays envisagent le métier de guide. Plusieurs ont l'avantage de parler le français appris à l'école. Il faut cependant qu'ils prennent goût à la marche plutôt que de préférer une place de guide assis dans un 4x4 !
Certains ont été âniers pour des groupes de touristes, ils connaissent au moins les pistes que peuvent emprunter les ânes, à eux de faire l'effort personnel de recherches pour retrouver les abris principaux car, vu le peu de clientèle, il est difficile pour les guides en place, on le comprend, de dispenser leur savoir acquis seuls avec beaucoup de peine.


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