En accompagnant le matin, tôt mes enfants à l'école, je l'ai vu. La quarantaine. Il avait une bêche à la main et entreprenait de déraciner un carré de roseaux en bordure d'un champ, à quelques encablures de notre cité. Sur le coup, je n'y ai pas prêté attention, pensant à quelques travaux agricoles. De retour deux heures après chez moi, et repassant forcément par le même trajet, mais en sens inverse, j'ai failli tomber à la renverse, ce qui était en soi impossible, puisque j'étais au volant de ma voiture. L'objet de ma « stupéfaction stupéfaite » ? Le carré de roseaux et de bambous avait bien été dégagé par le bonhomme. Mais il ne s'agissait point de travaux des champs. Notre sieur, dans cet espace ainsi « gagné » avait planté quatre piquets de bois, les avaient recouverts avec une bâche bleue de fortune, et avait parqué en dessous des ...moutons. En prenant soin de clouer sur un arbre jouxtant son tout nouveau « fonds de commerce » une enseigne tracée à la hâte et à la peinture rouge « vente de moutons pour l'aïd ». J'ai continué les quelques mètres me séparant du parking de ma cité tout en méditant sur la rapidité avec laquelle ont peut lancer une affaire en Algérie et monter son propre commerce. Et dire que certains osent se plaindre des affres de la bureaucratie. Allez ! A demain ! [email protected]