Rachid Dali nous a quittés, il y a quelques semaines. Une grosse perte. Une belle figure, un acteur de notre petite histoire personnelle. Comment le pleurer ? Combien d'amis pleurer, chaque jour ?
Nous avons évoqué sa mémoire avec Ali Fergani, (...)
On pourrait penser qu'il est de ma famille. Il ne l'est pas. Il s'appelle Saïd Ourrad, avec deux R. Je suis né aux Ouadhias, il est des Aït Braham à Ouaguenoun. Une centaine de kilomètres, pas le cœur, nous séparent.
Il est surtout médecin, (...)
Les moins de vingt ans ne le savent pas. Si, aujourd'hui, la plupart des pays de la planète honnissent le passeport algérien, leur ferment la porte poussant les plus téméraires ou les plus fous d'entre eux à tenter, au risque de finir dans la (...)
J'envie l'histoire des enfants que nous étions. Colonisés, fuyant nos maisons brûlées, nos villages rasés. J'ai envie de raconter nos revanches gagnées grâce à l'école, ce territoire, aujourd'hui, abandonné par nos gouvernants. Pays livré à de faux (...)
Les yeux azur, la taille d'un basketteur, une politesse incrustée dans la peau, un savoir et une intelligence «tsunamesque». D'où sortait donc cet étudiant en économie qui traînait à la Fac centrale d'Alger ses polycopes, livres, journaux et... (...)
Je ne sais comment raconter ce fou, cet inénarrable clown, cet enfant du théâtre et de la nuit. Hirakiste avant l'heure, cet ambassadeur du rire populaire algérien n'est pas qu'un amuseur public. C'est en homme de convictions, en doux révolté mais (...)
Ici a vécu Matoub jeune. Leveilley se réveillait à peine des blessures de la guerre. Trig el Halloufa, un chemin vicinal, a laissé des traces sur les corps de mes voisins et des vieux de ma famille.
Je suis né ici en 1954, de mon père Arezki qui a (...)
Je vous ai quittés le 18 janvier 2015 à l'heure du déjeuner mais je n'ai rien oublié de nos escapades, de nos amitiés, de la houle qui a bercé nos rencontres. Nous avons vécu des années fortes. Nous les avons vouées à la réflexion, et l'observation, (...)
Sa petite taille est en concurrence avec son cerveau.
Trop dense...
Quand on naît à l'hôpital Parnet, à Hussein-Dey, et qu'on pousse sur les rives de oued El-Harrach, le plus honteux cloître du monde, cerné par des tapis de verdure incroyable, on (...)
Je n'oublierai jamais ce sourire éternellement scotché à ses lèvres. Ces yeux toujours éveillés et rieurs. Ces cheveux à peine parsemés sur un crâne bien fait. Khaled, c'est juste une tête. Un homme, un Algérien qui rassure. Un artiste qui assure. (...)
Après trente-cinq années denses passées dans le quartier algérois d'El-Hamma, où il est né en mars 1953, Abdelmadjid Meskoud voit, déchiré, une boule de démolition s'abattre sur la maison de son enfance.
Au cours des jours qui suivront, la furie (...)
C'était le titre de mon ultime album dessiné et maquetté par Dilem.
Sur la jaquette, je mettais en image et en scène un certain nombre de voyous qui ont pillé mon pays, notre pays.
Après ma mort, il semblerait que beaucoup d'évènements sont advenus (...)
Jean-Paul Sartre philosophant, tentait une comparaison entre la force et la violence. Il sort, alors, un mot incroyable. Presque nul mais chargé de sens. Il dit : «Imaginez un quidam qui veut ouvrir une bouteille de vin (haram !), il essaie. Il tire (...)
Ameziane Ferhani lui a dit un jour : «dans cette famille-Mammeri, il est difficile de se faire un prénom !» Il y avait beaucoup de vrai dans cette assertion. Farid est né empaqueté dans le texte, la poésie et les arts, la peinture plus précisément. (...)
Puisque des centaines de clowns s'apprêtent à rejoindre les travées de l'Assemblée nationale après s'être fait élire par des armées de zombies en barbe, kamis, hidjabs et costumes taïwan, autant parler d'un vrai et génial clown qui brille sur les (...)
Mon nom est connu de tous. Pas mes routes. J'ai quitté mes terres, il y a longtemps. Dans les années quarante. Un jour, je me suis mis, debout, sur une table de bistrot, du côté de Milan et j'ai crié : «Vive Staline !» C'était au temps de Mussolini (...)
J'ai appelé la femme de Azedine Medjoubi pour demander des nouvelles de sa santé, elle a fondu en larmes. Elle a déversé autant de pleurs qu'il y avait dans la mare de sang qui avait enveloppé son mari le jour de son assassinat, à deux pas de (...)
C'est la dernière phrase prononcée par Krimo, notre frère et confrère, devant Nacéra, sa femme, quelques heures avant sa mort sur un lit de la clinique El Azhar de Dely Brahim.
Une question lourde de sens. Avant de s'éteindre, il voulait savoir si (...)
D'où sortent ces nouveaux prophètes, ces charlatans, bardés du Coran dont ils n'ont jamais lu le dixième des 600 pages, qui délivrent quotidiennement, et à qui mieux mieux, des fatwas contre des individus, des groupes, et depuis peu, contre des (...)
C'est moi qui arrivais tous les matins dans votre boîte aux lettres pour vous donner des nouvelles de vos proches éloignés par les drames ou la misère.
Ils vivaient loin de vous. Je leur permettais de vous revenir. De respirer avec vous le même (...)
C'est une boule de nerfs et un volcan de rires. Cet enfant de soixante-dix ans est, comme tous les fils de son pays, un paradoxe. À l'image de l'Algérie, qui affichait sur ses placards publicitaires qu'il était un pays de contrastes. Les concepteurs (...)
J'ai tenté une première incartade en 1979. Avec une autorisation de sortie en poche, je suis venu sur la trace de mes frères et de mon père à Paris.
Mes frangins étaient eux-mêmes musiciens amateurs. L'un harmoniciste, l'autre guitariste.
Pareil, (...)
J'ai été son enseignant entre 1965 et 1969. Ahmed Mahiou, grand juriste international, agrégé de droit, professeur émérite à l'université d'Aix-Marseille, conférencier de renommée mondiale est en train de biner son potager.
Je le dérange au moment (...)
Les femmes algériennes sont d'une fraîcheur sidérante. Elles sont un brasier, un volcan. Elles nous ont permis de survivre à toutes les agressions dont nous avons été victimes.
Elles ont occupé nos maquis et nos rues depuis toujours. Elles se sont (...)
Mon vrai nom ne vous dira sûrement rien, Bennacer Baghdadi. Mon pseudo d'artiste rappellera, par contre, aux plus de soixante ans, les temps où se confondaient l'aube et le crépuscule. Cette époque bénie où mon peuple, qui venait à peine de célébrer (...)